Air Europa est trentenaire. Créée en 1986, la compagnie espagnole avait organisé une cérémonie le 9 décembre pour célébrer cet anniversaire. Une belle occasion pour elle d’esquisser son bilan de 2016 et de donner un aperçu de 2017.
Cette année, Air Europa a connu les mêmes difficultés que ses consoeurs : marché morose, forte concurrence et forte pression sur les tarifs. Ainsi, « chez Air Europa comme chez Globalia, nous pensons réaliser le même volume d’activité de l’année dernière », à savoir environ 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour la compagnie et 3,4 milliards d’euros pour le groupe. « Chaque année, nous enregistrons une croissance de 5 à 6% car nous desservons plus de destinations et transportons plus de passagers. Mais le yield baisse, il a chuté d’environ 20% par rapport à l’année dernière », explique Alcino Ribeiro, directeur général France et Belgique de la compagnie espagnole.
Cependant, 2015 avait été particulièrement difficile en termes de résultat net, en raison d’un certain nombre de provisions qui avaient dû être portées sur les résultats – notamment concernant les fonds bloqués au Venezuela. La comparaison avec 2016 devrait donc être favorable à cette dernière. « Nous attendons un résultat net de l’ordre de 20 millions d’euros, contre 14 millions d’euros en 2015, et de 30 millions à l’échelle du groupe, contre 4 millions en 2015. »
L’année 2017 se profile avec les mêmes tendances : deux nouvelles liaisons long-courrier vont être ouvertes vers San Pedro Sula et Boston (saisonnier) et les trois derniers 787-8 vont être réceptionnés. Toutefois, « 2017 va être plus compliquée sur le marché français, vers les Antilles notamment », prédit Alcino Ribeiro. Air Europa a en effet déjà commencé à sentir le renforcement de la concurrence sur cette région, avec le lancement de French blue ou l’implication accrue d’Air France à Cuba.
Pour lutter, Air Europa ouvre de nouvelles dessertes vers d’autres destinations d’Amérique latine mais s’attache également à améliorer ses services. Parallèlement à l’entrée en service des 787 – quatre sont opérationnels, le cinquième doit être livré dans les prochains jours avant d’être affecté à la desserte de Buenos Aires en janvier -, une partie de la flotte d’A330 a connu une remise à niveau avec l’installation de fauteuils full flat en classe affaires, le déploiement du wifi et du streaming (y compris en classe économique), ainsi que quelques particularités comme des menus bio. Le renouvellement de la flotte va également se poursuivre puisque la compagnie attend encore quatorze 787-9 et vingt 737 MAX 8 d’ici 2022 et 2024 respectivement. A la fin de l’année, elle exploitera onze ERJ195, vingt 737-800, quinze A330 (200 et 300) et cinq 787-8.