Air France n’avait pas introduit de nouvelle technologie sur son réseau moyen-courrier depuis trente-trois ans. Cette lacune est désormais corrigée. La compagnie vient en effet de prendre livraison de son tout premier A220-300. L’appareil, immatriculé F-HZUA et baptisé « Le Bourget », a réalisé son vol de convoyage le 28 septembre et a été présenté aux collaborateurs d’Air France le 29.
Il s’agit du premier appareil d’une commande ferme de soixante (qui compte également trente options et trente droits d’achat). Passée au « moment idéal » selon Nicolas Bertrand, le directeur flotte d’Air France, alors qu’Airbus cherchait à relancer la production après le rachat du programme CSeries à Bombardier, elle avait été annoncée en juillet 2019 et signée en décembre de la même année. Il s’agit ainsi de l’entrée en flotte la plus rapide de l’histoire de la compagnie. Un deuxième exemplaire d’A220-300 est attendu pour mi-octobre et un troisième pour fin octobre, ce qui devrait permettre à Air France de lancer ses opérations en A220 avec trois avions.
La compagnie a en effet fixé le premier vol commercial de l’appareil au 31 octobre, avec une rotation entre la base de Paris CDG et Berlin. Par la suite, de nouvelles destinations seront introduites au réseau : Madrid, Venise, Milan, Barcelone, Bologne, Lisbonne, Rome et Copenhague. En attendant, les A220-300 réaliseront des rotations intérieures pour former les équipages.
Une quarantaine de pilotes ont déjà été formés – huit directement chez Airbus à Montréal, les autres au sein d’Air France, qui a acquis un simulateur A220 et prévoit d’en intégrer un second. Une quarantaine d’autres devraient achever leur formation d’ici l’entrée en service. Le segment A220 devrait à terme compter 750 PNT. Par ailleurs, environ 130 membres du personnel navigant commercial ont également été formés, notamment auprès des autres opérateurs de l’appareil.
Air France devrait recevoir six A220 cette année, quinze en 2022 puis entre douze et quinze appareils par an jusqu’en 2025. Ils ont vocation à remplacer les dix-huit A318, trente A319 et quelques A320 et A321 actuellement en service sur le réseau moyen-courrier au départ de CDG. Benjamin Smith, le directeur général d’Air France-KLM, précise que la deuxième phase de la rénovation de la flotte moyen-courrier sera lancée à la fin de l’année 2023, lorsqu’une décision sur le successeur de la cinquantaine d’A320 et A321 restants sera révélée.
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Une cabine plus lumineuse
A l’occasion de la présentation de son premier A220-300, Air France a ouvert les portes de l’appareil pour faire découvrir sa cabine. Celle-ci abrite 148 sièges inclinables produits par Collins Aerospace et peut accueillir jusqu’à huit rangées de classe affaires – dans laquelle l’un des sièges du lot de deux est neutralisé, ainsi que le siège du milieu dans la rangée de trois – soit entre quatre et vingt-quatre sièges.
On y reconnaît les codes de la compagnie : sièges bleu marine en cuir rehaussés de la virgule rouge intense, que l’on retrouve également sur les panneaux délimitant l’avant et l’arrière de la cabine, moquette bleu marine à chevrons.
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A cela s’ajoutent les atouts naturels de l’A220 : larges hublots laissant entrer la lumière, coffres à bagages spacieux, rangées à cinq sièges de front (en configuration 2-3) permettant de limiter le nombre de sièges du milieu…
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Quelques aménagements nouveaux ont également été apportés par l’appareil. Chaque fauteuil est en effet équipé de ports USB et d’un porte-tablette, qui permet aux passagers de poser leur smartphone ou tablette et qui ne gêne pas l’utilisation de la tablette pour les repas. Par ailleurs, tous proposeront une connexion Internet accessible en WiFi avec les pass Air France Connect.
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Air France a également tenu à rappeler les avantages opérationnels de l’A220. Leur consommation de carburant est en effet réduite de 20% par rapport aux A319 qu’ils remplacent, par conséquent les émissions de CO2 également, et les nuisances sonores seront réduites de 34%. Enfin, les coûts opérationnels devraient diminuer de 10%. Pour rappel, la famille A220 est motorisée par des réacteurs à réducteur PW1500G de Pratt & Whitney.
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