Alors que les spéculations continuent d’aller bon train sur la vente d’Alitalia, Air France-KLM a fait une mise au point sur sa position sur le dossier. Au cours de la présentation des résultats annuels du groupe le 16 février, Jean-Marc Janaillac a déclaré qu’il travaillait avec Delta Air Lines dans le but de trouver une solution pour maintenir la compagnie italienne dans SkyTeam et dans la coentreprise transatlantique. En revanche, une acquisition n’est pas envisagée.
« Lorsque le gouvernement italien a mis en vente Alitalia, nous ne nous sommes pas portés candidats. Mais il est apparu qu’il y avait un risque qu’Alitalia quitte SkyTeam et la coentreprise sur l’Atlantique Nord, ce qui est quelque chose que nous pensons être négatif. Donc, avec notre partenaire Delta, nous étudions différentes possibilités pour qu’Alitalia reste dans la famille SkyTeam sans que Air France-KLM ne soit l’acquéreur », a expliqué le PDG du groupe.
Outre l’importance d’avoir une présence SkyTeam en Italie et de l’activité d’Air France dans le nord du pays, Jean-Marc Janaillac a également rappelé qu’Alitalia était un atout dans la coentreprise transatlantique et que cela devait rester le cas lorsque l’accord de prise de participation de 31% dans Virgin Atlantic serait validé. « Nous travaillons sur la nouvelle joint-venture sur l’Atlantique Nord et Alitalia aura un rôle spécifique à jouer. Ce serait négatif d’avoir Alitalia non pas comme partenaire mais comme concurrent. »
Alitalia se trouve sous administration extraordinaire depuis le mois de mai 2017, une décision prise après le rejet par les salariés de l’ultime plan de redressement de la compagnie présenté par son actionnaire Etihad. Comme à chaque fois qu’elle se trouve sur la sellette, Alitalia dépérit doucement, maintenant ses opérations grâce au soutien financier du gouvernement italien, qui a pourtant assuré qu’il était prêt cette fois à lâcher la compagnie si elle ne trouvait pas repreneur. Des offres contraignantes ont été déposées en octobre par trois parties – Lufthansa, le fonds Cerberus et easyJet – et aucune décision n’est attendue avant les élections législatives de mars.