Si aucune nouvelle perturbation majeure ne vient troubler davantage la reprise du transport aérien, Air France-KLM devrait vivre un bel été en 2022. A l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels le 5 mai, le groupe a en effet affiché de l’optimisme pour les mois à venir, porté par une bonne dynamique des réservations pour les mois à venir.
Le premier trimestre a été plutôt encourageant quoique le contexte ait été peu favorable. Si la propagation du variant omicron, la survenue de la guerre en Ukraine et l’augmentation des prix du carburant ont fléchi les tendances en janvier et février, la reprise s’est accélérée dès le mois de mars. Benjamin Smith, le directeur général du groupe, souligne même qu’il a constaté « une augmentation significative de la demande pour le trafic à motif affaires et premium », qui s’ajoute à une demande loisirs et VFR (visit friends and relatives) déjà soutenue depuis plusieurs mois et « qui n’était pas prévue ». Les réseaux les plus performants ont été le réseau COI (Caraïbes, Océan indien), Afrique et Amérique du Sud.
Ainsi, le groupe a pu publier un chiffre d’affaires doublé par rapport au premier trimestre 2021, à 4,44 milliards d’euros et un EBITDA de nouveau positif à 221 millions d’euros, notamment grâce à la baisse des coûts unitaires. Le résultat net reste négatif mais la perte a été réduite de près de deux tiers à 552 millions d’euros.
Pour les deux prochains trimestres, les perspectives sont donc plutôt bonnes. Le groupe prévoit de rétablir entre 80% et 85% de ses capacités de 2019 au deuxième trimestre, puis entre 85% et 90% de ses capacités au troisième trimestre. Il souligne le cas de Transavia qui devrait dépasser son offre de 2019 sur les deux périodes. La demande estivale aura également un effet bénéfique sur les yields, qui devraient se situer à un niveau supérieur à celui de 2019 (il a déjà retrouvé ce niveau sur le moyen-courrier). En revanche, le groupe a reporté l’augmentation des prix du carburant sur ses tarifs pour les vols long-courrier.
En termes financiers, le résultat d’exploitation devrait revenir à l’équilibre au deuxième trimestre (contre une perte de 350 millions d’euros au premier trimestre) et redevenir nettement positif au troisième.
L’activité cargo continue de bien se porter mais commence à montrer des signes de faiblesses, comme l’a également souligné l’IATA cette semaine. Alors que la capacité est en hausse de 10,7% grâce à l’augmentation des capacités en soute, le trafic diminue de 14,9%. L’offre globale étant toujours en tension et la fermeture de l’espace aérien russe affectant les routes vers le nord de l’Asie, les yields restent forts, ce qui compense partiellement la baisse du coefficient de remplissage. Par rapport à 2019, le chiffre d’affaires (910 millions d’euros en hausse de 6,4% à carburant et change constants) est ainsi encore supérieur de 66%.
Transavia est également une activité à part, qui profite à plein de la demande pour les vols loisirs. La compagnie low-cost du groupe a quintuplé ses capacités et sextuplé son trafic par rapport au premier trimestre 2021 (affecté par les confinements en France et aux Pays-Bas), retrouvant une capacité et un coefficient d’occupation proches de ceux de 2019. Là aussi, le yield s’est fortement amélioré, avec un effet bénéfique sur les recettes unitaires.
Enfin, l’activité maintenance se redresse doucement. Son chiffre d’affaires a augmenté de 33,6%, porté par la remise en service progressive de la flotte d’Air France et de KLM, mais aussi un redressement de 15,1% du chiffre d’affaires externe, que le groupe interprète comme un signe de reprise du secteur.