Il n’aura fallu qu’un mois à Ben Smith pour s’entendre avec les syndicats. Du moins presque tous. La direction d’Air France a annoncé le 19 octobre qu’un accord salarial avait été conclu avec plusieurs organisations syndicales du personnel, qui représentent 76,4% des votes exprimés aux dernières élections. L’accord peut donc être mis en oeuvre.
Conformément à ce qui avait été présenté au début du mois, il prévoit une augmentation générale des salaires de 2% avec effet rétroactif au 1er janvier 2018 et une nouvelle hausse générale de 2% au 1er janvier 2019. A la suite des négociations de ces dernières semaines, il comprend également une valeur plancher minimum d’augmentation de 50 euros par mois qui profite aux plus bas salaires – et touche 18 000 personnes. Par ailleurs, la prochaine négociation annuelle obligatoire sera engagée en octobre 2019.
L’accord a été signé par la CFDT, la CFE-CGC/UNAC, FO/SNPNC, le SPAF et l’UNSA aérien Air France. Seuls la CGT et le SNPL ne l’ont pas approuvé. Ce dernier attend l’issue des négociations pilotes toujours en cours. Quant à la CGT, elle accuse la direction d’avoir contourné la question du rattrapage des salaires pour la période 2012-2017, celle-là même qui avait occasionné les quinze jours de grève du printemps, le désaveu de Jean-Marc Janaillac et une crise de gouvernance de quatre mois.
Pourtant la proposition n’est pas si éloignée, le précédent président d’Air France ayant proposé en mai dernier une augmentation de 2% à partir d’avril 2018 puis jusqu’à 1,65% chaque année jusqu’en 2021. Sa proposition liait toutefois les mains des syndicats sur une plus longue période.
Fort de ce qui peut être vu comme une marque de confiance, Ben Smith va désormais pouvoir se concentrer sur l’élaboration du plan de relance du groupe.