Si le réseau intérieur d’Air France avait été fortement restructuré durant la crise sanitaire, la compagnie a jugé que cela ne suffisait pas, notamment au vu de la baisse du trafic d’affaires. Une nouvelle vague « d’adaptation de l’offre » a été présentée aux instances représentatives du personnel, qui prévoit le repli des activités d’Air France d’Orly vers CDG et le transfert de ce qu’il restera de la Navette à Transavia d’ici l’été 2026.
Dans son projet, Air France concentrerait donc quasiment exclusivement ses opérations – intérieures et internationales – dans son hub de Paris CDG. Elle y renforcerait ainsi ses fréquences vers Toulouse, Marseille et Nice (les Navettes restantes), ainsi que vers les territoires d’Outre-mer : Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Saint-Denis de La Réunion.
La seule exception à ce principe de rassemblement à CDG est la desserte de la Corse. Conformément aux conditions de la délégation de service public (DSP), elle restera assurée depuis Orly. Air France précise qu’elle a déposé, conjointement avec Air Corsica, une candidature pour le renouvellement de cette DSP à partir de 2024.
Hormis ces liaisons spécifiques, tous les vols intérieurs opérés depuis Orly seraient réalisés par Transavia, y compris ceux vers Toulouse, Marseille et Nice. Air France souligne que les trois destinations verraient ainsi leurs capacités (groupe) réduites à 90 % de leur niveau actuel et réparties entre les deux aéroports parisiens, ce qui lui permettrait d’adapter ses opérations à la modification des habitudes de voyage. Le groupe constate en effet une baisse de 40 % du trafic sur les liaisons domestiques au départ d’Orly et de 60 % des allers-retours journée, qu’il attribue au développement de la visioconférence et du report accru des déplacements professionnels vers le train.
Les capacités vers la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique depuis Paris seront en revanche maintenues à leur niveau actuel.
Air France estime que l’impact de ce projet sur l’emploi dans le groupe devrait être limité et devrait éviter de recourir à des départs contraints. Des solutions de mobilité sur la plateforme d’Orly seront recherchées pour les salariés y travaillant mais un emploi équivalent à Roissy est autrement assuré à chacun, au vu des besoins en recrutement sur la plateforme d’ici 2026. La compagnie assure également que le projet aurait un impact limité sur l’emploi sur les escales de Toulouse, Marseille et Nice, qui pourrait être « géré uniquement sur la base de mobilités ou de départs volontaires ».