A l’occasion de son assemblée générale, Air France-KLM a annoncé que les capacités sur le réseau domestique d’Air France allaient être encore réduites de 40% d’ici 2021. L’accélération de la restructuration de ce segment avait déjà été évoquée le mois dernier devant une commission sénatoriale mais l’ampleur n’avait pas été précisée. Une feuille de route plus précise est attendue pour le milieu de l’été 2020.
Le groupe répond ainsi à une demande de l’Etat qui a conditionné son soutien de 7 milliards d’euros au groupe à des mesures de redressement de cette partie déficitaire du réseau de la compagnie française et à des objectifs écologiques. Seront ainsi fermées la poignée de lignes où une alternative ferroviaire de moins de 2h30 existe, hors alimentation du hub de CDG, et les routes les moins performantes, notamment certaines transversales.
Cet objectif, associé aux conséquences sur la demande de la crise sanitaire, va entraîner un plan social. Au niveau du groupe, KLM a déjà proposé un plan de départ volontaire à l’ensemble de ses salariés, qui sera lancé le 1er juin. Un plan similaire est en négociation au sein d’Air France avec les partenaires sociaux. Il devrait notamment comporter des « initiatives de mobilité entre la province et la capitale », a indiqué Ben Smith, le directeur général du groupe.
HOP! devrait ainsi perdre encore du terrain et ses syndicats redoutent un sacrifice de la province et l’ampleur des suppressions d’emplois. Transavia en revanche devrait en profiter et en sortir renforcée.
En avril, Ben Smith et Anne Rigail, la directrice générale d’Air France, avaient expliqué que de gros efforts avaient déjà été réalisés pour redresser le réseau intérieur, avec une réduction déjà de 40% des capacités depuis 2006 et de 53% des effectifs en escale. Le plan lancé en 2018 prévoyait une nouvelle baisse des capacités de l’ordre de 18%. Pour autant, le segment était toujours déficitaire de 200 millions d’euros en 2019.
Revenant sur la crise actuelle, Air France-KLM, par la voix de son directeur financier Frédéric Gagey, a indiqué s’attendre à publier « un EBITDA fortement négatif [en 2020, ndlr], ce qui n’avait jamais été le cas depuis la fusion avec KLM », malgré toutes les mesures d’économies prises. Il a rappelé que le groupe avait conclu des accords avec Airbus et Boeing pour reporter la livraison de plusieurs A350 et 787, en même temps qu’il a accéléré la simplification de sa flotte par le retrait prématuré des A380 d’Air France et des 747 de KLM. Il lui reste encore une marge de manoeuvre avec les A330.