Bien que de nouveau moribonde, Alitalia semble ne pas avoir perdu tous ses attraits. L’un des trois administrateurs extraordinaires de la compagnie italienne, Stefano Paleari, a révélé le 6 juin que 32 expressions d’intérêt avaient été reçues. Elles vont désormais être étudiées par les administrateurs, chargés de restructurer et vendre Alitalia, et les parties retenues pourront accéder aux comptes de la compagnie, sur la base desquels ils pourront formuler une offre, pour le moment non contraignante, de reprise.
Le président de l’agence de l’aviation civile italienne (ENAC), Vito Riggio, s’est réjoui de ce résultat avec ce commentaire : « cela va au-delà de nos espérances ». Reste à déterminer dans quelle mesure les propositions répondent au cahier des charges et quelle proportion des actifs de la compagnie elles concernent.
Ryanair compterait parmi les parties intéressées. La low-cost irlandaise ne souhaite pas toutefois racheter Alitalia mais envisage plutôt un partenariat pour des vols en correspondance sur le long-courrier (à l’image du partenariat mis en place avec Air Europa). Delta voire Etihad pourraient également figurer parmi les repreneurs potentiels mais Air France et Lufthansa auraient préféré passer leur chemin. Jean-Marc Janaillac, le PDG d’Air France-KLM, avait déjà indiqué que l’expérience passée d’Air France avec Alitalia ne l’incitait pas à la renouveler.
La compagnie italienne entrée dans un processus de liquidation au début du mois de mai, après que le plan de restructuration proposé par Etihad et sa direction a été rejeté par les salariés fin avril. Sa seule alternative est de parvenir à faire accepter un nouveau plan de restructuration et trouver un repreneur. La compagnie perd actuellement un million d’euros par jour et ses opérations ont été garanties jusqu’en octobre par un ultime prêt-relais de 600 millions d’euros consenti par l’Etat italien.