L’officialisation de l’annulation des appareils n’était qu’une question de temps. Les sept Airbus destinés à CSA Czech Airlines ont disparu du carnet de commandes de l’avionneur européen lors de sa dernière mise à jour pour le mois de juillet.
La compagnie porte-drapeau tchèque, qui connaît d’importantes difficultés financières depuis l’apparition de la pandémie, avait commandé quatre A220-300 et trois A321XLR en 2019. Il s’agissait alors de la transformation d’une commande qui portait initialement sur sept A320neo.
CSA avait d’ailleurs été attaqué en justice par l’avionneur européen pour non-respect des paiements anticipés concernant les appareils commandés. Airbus lui réclamait 815 millions de dollars compte tenu du risque que la compagnie n’honore jamais ses engagements avec l’avionneur européen, notamment en cas de disparition.
Car bien que lourdement endettée et déclarée en faillite, la compagnie tchèque reste surtout détenue à près de 98% par le groupe Smartwings, principale compagnie aérienne du pays et sans doute future compagnie porte-drapeau tchèque. Smartwings n’opère qu’avec des Boeing 737.
Depuis les choses se sont accélérées et CSA Czech Airlines a décidé de se séparer de l’intégralité de ses effectifs (quelque 430 salariés) il y a quelques jours, ne subsistant qu’une « coquille vide » de cette ancienne compagnie aérienne née il y a plus de 98 ans.
Le sort de la marque CSA, ainsi que l’appartenance de la compagnie à l’alliance Skyteam restent pour l’instant inconnus. L’avenir de sa division MRO, Czech Airlines Technics (CSAT) n’est pour l’instant pas directement concerné, si ce n’est au niveau de la baisse d’activité induite par la fin des opérations de la flotte de CSA.
Pour rappel, Eurowings (groupe Lufthansa) s’est déjà positionnée face à une disparition pure et simple de CSA Czech Airlines au cours de prochains mois, avec la création de sa dixième base à Prague. Deux premiers Airbus A320 rejoindront ainsi la capitale tchèque à partir du 31 octobre 2021 pour desservir des destinations affaires et loisirs (Barcelone, Milan, Athènes, Stockholm, Copenhague, Tel-Aviv, Birmingham…). Un troisième monocouloir les rejoindra pour la saison été 2022.
Le transporteur low-cost du groupe Lufthansa va ainsi donner un « coup de pouce au trafic aérien tchèque », selon les mots de Jens Bischof, PDG d’Eurowings. Mais la compagnie allemande va aussi directement s’attaquer à la low-cost Smartwings, l’un des transporteurs aériens affichant une croissance parmi les plus rapides en Europe.