EasyJet a été rattrapée par la conjoncture. La low-cost, qui semblait faire fi de toute difficulté jusque là, a accusé une baisse de 2,6% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre (à 1,34 milliard d’euros), malgré une augmentation de 5,8% du nombre de ses passagers, qui ont été 20,2 millions à emprunter ses lignes. Par ailleurs, la recette au siège a perdu 8,3% à change constant.
La compagnie subit l’impact d’un certain nombre d’événements extérieurs : attentats de Bruxelles en mars, accident d’Egyptair en mai, grèves de contrôleurs, météo défavorable et fermeture de la piste de Gatwick en juin. Elle a dû annuler 1 221 vols, ce qui représente un manque à gagner de 23,8 millions d’euros. A cela s’ajoute une forte pression sur les yields en raison du renforcement de la situation de surcapacité en Europe et d’une augmentation des annulations de réservation.
Les mois à venir s’annoncent difficiles eux aussi. La confiance, déjà rudement mise à l’épreuve, risque de s’éroder encore avec les attentats de Nice, les événements en Turquie et l’incertitude provoquée par le Brexit. Une situation qui fait dire à Carolyn McCall, la CEO d’easyJet, que le transport aérien se trouve dans l’une des périodes les plus difficiles qu’il ait vue depuis longtemps.
Si l’activité n’est plus si « easy going », easyJet a toutefois des atouts pour faire face : un business model solide, une bonne situation financière et une grande flexibilité de son calendrier de livraisons d’avions. Signe positif, elle a d’ailleurs réussi à maintenir ses coûts hors carburant à un niveau stable (en baisse si on tient compte de la facture pétrole).