Les Etats-Unis se ferment à l’Europe et c’est tout l’équilibre fragile du transport aérien qui est menacé. En interdisant l’accès à son territoire aux ressortissants des 26 pays européens de l’espace Schengen – le Royaume-Uni étant épargné – pour un mois, Donald Trump porte un coup immense au secteur dans l’espoir de protéger ses citoyens du covid-19, les compagnies aériennes ayant désormais perdu temporairement leurs deux plus importants marchés.
C’est le pan le plus rentable des compagnies aériennes européennes qui s’effondre et restera à terre pour au moins un mois à partir du 14 mars. Pour Air France-KLM, les liaisons vers l’Amérique du Nord représentent à elles seules 18% du chiffre d’affaires annuel. Pour le groupe Lufthansa, c’est près de 30%. Sans compter l’impact que cela peut avoir sur les vols en correspondance, en Europe et au-delà. Quant à Norwegian, dont chaque mouvement est scrutée car elle est déjà en difficulté, les Etats-Unis sont la principale destination de son activité long-courrier.
Les annonces de suspension de lignes s’étaient déjà multipliées ces derniers jours, ayant principalement pour conséquence la désertion de l’Italie, désormais entièrement confinée. En conséquence, à Rome, l’aéroport de Ciampino restera fermé à compter du 14 mars et celui de Fiumicino suspend les opérations de l’un de ses terminaux, tandis qu’Alitalia a suspendu toutes ses opérations à Milan Malpensa.
Mais avec la fermeture des Etats-Unis, de nouvelles mesures vont devoir être prises. Lufthansa a déjà réduit drastiquement son programme de vols jusqu’à la fin du mois, cloué 150 appareils au sol, et avait annoncé la suppression de 23 000 vols pour un mois à partir du lancement de la saison été, mais c’était avant que l’OMS ne déclare le statut de pandémie et que le Président américain ne ferme ses frontières à l’Europe.
De premières mesures de soutien au secteur ont été dévoilées par l’EASA et la FAA avec la suspension temporaire de la règle d’utilisation des créneaux aéroportuaires. Cela va être au tour des gouvernements et de l’Europe d’agir pour protéger leur économie, et parmi elle leur transport aérien, et toutes les compagnies ne seront pas soutenues au même point. En France, des discussions sont en cours depuis le 11 mars au ministère de l’écologie.