EasyJet n’a pas attendu le flygskam pour travailler sur son empreinte environnementale. La compagnie est depuis longtemps engagée sur des projets novateurs (le dernier ayant été jusqu’alors celui de Wright Electric) et s’attache à conserver une flotte aussi jeune et efficace que possible, que ce soit dans un but économique ou écologique. Elle vient de franchir deux nouveaux pas. A l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, elle a annoncé qu’elle allait désormais compenser les émissions de l’intégralité de ses vols (à effet immédiat) et qu’elle avait également conclu un partenariat avec Airbus sur l’avion électrique.
La low-cost britannique devient ainsi la toute première à proposer des vols « zéro carbone » sur l’ensemble de ses opérations. Bien sûr, cet objectif sera atteint grâce au mécanisme controversé de la compensation, « la seule solution dont nous disposions à court terme », explique François Bacchetta, le directeur France de la compagnie. Pour cela, elle va contribuer à des programmes accrédités Gold Standard et VCS (Verified Carbon Standard), qui doivent garantir la qualité, le sérieux et l’impact réel des projets soutenus. Ils couvriront par exemple la protection des forêts d’Amérique du Sud et d’Afrique, le développement de l’énergie solaire en Inde (où l’électricité est essentiellement produite à partir de charbon) ou l’accès des populations à l’eau potable.
La compagnie estime que son objectif de proposer des vols zéro carbone net lui demandera un investissement d’environ 30 millions d’euros en 2020. « Nous prenons cela à notre charge sans attendre. » En parallèle, elle investira un milliard de dollars dans sa flotte en 2020 pour introduire davantage d’A320neo.
Mais elle voit plus loin. Pour lutter en faveur de la décarbonation du transport aérien à long terme, easyJet a conclu un partenariat avec Airbus dans le cadre du développement par l’avionneur d’un avion hybride et électrique de 100 places à l’horizon 2035. Il s’agit d’un accord de recherche dans le cadre duquel easyJet aidera Airbus à mieux définir les problématiques et les impacts de ce type d’appareils au niveau opérationnel et des infrastructures. « C’est du partage d’intelligence. Ce partenariat permet de mettre à jour les contraintes opérationnelles pour faire un avion non pas théoriquement viable mais commercialement viable », résume François Bacchetta. Un avion hybride doit permettre de réduire de 50% les émissions de CO2.