EasyJet présentait son bilan annuel le 19 novembre. François Bacchetta, son directeur France, a reconnu 2019 comme « une année plutôt difficile, plutôt vers le bas du cycle, mais qui s’est mieux terminée que prévu ». L’incertitude liée au Brexit (initialement prévu fin mars) et l’augmentation des coûts du carburant ont, sans surprise, ralenti l’activité de la low-cost au premier semestre mais un été record et ses efforts de productivité et de résilience ont compensé en partie leurs effets.
A l’issue de 2019, easyJet publie ainsi un chiffre d’affaires de 7,46 milliards d’euros, en hausse de 8,3%, porté par un accroissement des capacités de 10,3%. Fortement tirée vers le bas au premier semestre, la recette au siège a été réduite de 1,8% sur l’année, tandis que les coûts ont augmenté de 1,5% (à cause du carburant et des effets de change). Le bénéfice net perd 2,5% à 407,5 millions d’euros mais reste conforme aux attentes.
easyJet enraye la hausse des coûts liés aux perturbations
L’un des achèvements de 2019 chez easyJet est d’avoir réussi à enrayer la hausse des coûts liés aux perturbations. Pour cela, elle a augmenté le recours à l’automatisation dans la planification des vols et inclus davantage de paramètres (augmentation du temps de rotation pour les appareils les plus capacitaires, marge plus importante dans les aéroports congestionnés). Elle a également porté à treize le nombre de ses avions de réserve, révisé les processus pour les premières vagues du matin, réorganisé son centre de contrôle des opérations ou encore eu recours à différentes solutions d’analyses de données pour accélérer les prises de décisions.
Ces modifications ont entraîné une réduction des événements de 30%, avec une réduction importante des annulations de 46% (malgré l’épisode des drones à Gatwick durant l’été) et une baisse de 24% des retards de plus de trois heures. Le nombre de minutes de retard est en revanche resté stable.
François Bacchetta précise que 50 000 modifications dans la planification du programme été selon des modèles prédictifs ont permis d’augmenter les recettes au siège de 1% sur la saison – par exemple en anticipant mieux le positionnement des avions de réserve selon les points noirs potentiels du réseau. L’initiative est donc vouée à se poursuivre notamment « pour améliorer la congestion en été qui devient structurelle ».
Le développement de l’analyse de données dans tous les domaines
La pertinence des outils numériques sur la résilience opérationnelle n’est donc plus à prouver. Mais ce n’est pas le seul domaine sur lequel easyJet souhaite les développer encore davantage. Ainsi, la compagnie les a testés avec succès dans plusieurs autres domaines. Par exemple, elle comprend mieux désormais quel type de produit additionnel présenter pendant une réservation et à quelle étape le présenter pour être plus susceptible de déclencher l’acte d’achat – des essais qui ont contribué à leur échelle à améliorer les recettes auxiliaires de 13,7% en 2019. Elle a également déployé l’utilisation d’iPads par les équipages pour améliorer la ponctualité des vols, limiter les perturbations, améliorer le service et économiser du papier.
Autant de projets appelés à se développer. Mais easyJet en a beaucoup d’autres en tête. Ainsi, à la fin du premier semestre si difficile, elle a mis en place une initiative devant l’aider à mieux gérer l’évolution des tarifs pour les réservations tardives et en tout cas de combler une partie de l’écart de prix avec la concurrence. Une équipe Data travaille désormais avec l’équipe Trading à « identifier les meilleurs vols pour obtenir un meilleur rendement et générer des revenus supplémentaires. Les premiers résultats sont très encourageants et nous lancerons une nouvelle vague en 2020 », indique-t-elle.
La maintenance est aussi concernée avec le développement des capacités de maintenance prédictives : 56 appareils de la flotte sont équipés d’un logiciel capable de prévoir les défaillances potentielles. Ainsi, 318 annulations et 47 retards importants ont pu être évités depuis sa mise en place. Par ailleurs, easyJet souhaite également développer la dépose bagage automatique, disponible actuellement dans dix-neuf de ses aéroports.
« Cette liste prometteuse de projets pour l’année à venir continuera de stimuler la rentabilité et l’excellence opérationnelle en 2020 et au-delà », conclut-elle.