La crise est loin derrière Emirates. Le groupe émirati a publié son bilan financier pour 2022-2023 et affiche des résultats record, aussi bien au niveau groupe qu’au niveau de la compagnie aérienne. Boosté par la levée quasiment générale des restrictions de voyage et une demande très forte, le groupe a enregistré la meilleure année de son histoire, « un revirement complet par rapport à sa situation déficitaire de l’année dernière ».
En effet, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires record de 32,6 milliards de dollars, en hausse de 81 % par rapport à 2021-2022, et un bénéfice record lui aussi de 3 milliards de dollars, contre une perte d’un milliard de dollars l’année dernière. Les résultats du groupe reflètent parfaitement la situation de la compagnie aérienne, puisqu’elle en est l’activité la plus importante : ayant restauré son réseau et ses capacités, elle publie un chiffre d’affaires de 29,3 milliards de dollars (+ 81 %) et un bénéfice net de 2,9 milliards de dollars (contre une perte de 1,1 milliard de dollars en 2021).
« Nous avions anticipé le retour en force des voyages, et lorsque les dernières restrictions ont été levées et ont déclenché une vague de demande, nous étions prêts à étendre nos opérations rapidement et en toute sécurité pour servir nos clients. Nos investissements continus dans notre marque, ainsi que dans nos produits et services, ont contribué à susciter la préférence des clients et à nous positionner favorablement sur le marché », a expliqué le sheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, PDG de la compagnie aérienne et du groupe.
Pour accompagner la restauration de l’activité, Emirates a fait un gros effort de recrutement et augmenté ses effectifs de 20 %, comptant plus de 102 000 employés à la fin de l’année fiscale. Elle souligne également qu’elle a transporté 43,6 millions de passagers (+ 123 %) pour une augmentation des capacités de 78 %. Les yields ont profité de la situation et ont augmenté de 7 %.
Le rétablissement des capacités s’est concrétisé par une meilleure utilisation de la flotte. En effet, celle-ci n’a pas augmenté sur l’année 2022-2023, au contraire : deux Airbus A380, un Boeing 777-300ER et un avion cargo ont quitté la flotte, qui n’a en parallèle accueilli que deux 777 cargo. Elle compte donc 260 appareils. Emirates précise qu’elle attend toutefois la livraison de 200 appareils dans les prochaines années (dont cinq 777-300ER convertis en avions cargo). Le profil de la flotte a toutefois évolué en 2022, avec le retour aux opérations normales de passage de certains appareils qui étaient temporairement utilisés pour le transport de fret durant la crise.
Ahmed bin Saeed Al Maktoum l’a évoqué, les investissements n’ont pas non été abandonnés et ont représenté un effort de 2 milliards au niveau groupe (dnata compris, donc). Pour la compagnie, cela s’est traduit par le programme de rétrofit de la flotte, avec notamment l’installation de la nouvelle cabine premium economy sur A380 initialement (six avions équipés), et la commande de cinq 777 cargo. Un investissement de 350 millions de dollars est également prévu dans le système de divertissement en vol des A350.
L’activité cargo a elle aussi démontré sa solidité. Malgré une normalisation du secteur après l’explosion de la demande en 2020 et 2021, Emirates SkyCargo continue de contribuer au chiffre d’affaires à hauteur de 16 % malgré une baisse importante des capacités (avec la suppression des preighters) et du tonnage (- 14 %). Les yields gagnent encore 3 %.
Emirates s’estime donc bien armée pour entamer l’année 2023-2024. « Nous abordons la période 2023-24 avec des perspectives très positives et nous nous attendons à ce que le groupe reste rentable. Nous travaillerons dur pour atteindre nos objectifs tout en surveillant de près l’inflation, les prix élevés des carburants et l’incertitude politique et économique », résume le PDG du groupe.