La crise sanitaire liée au covid-19 devrait avoir un impact à long terme sur le trafic mondial. L’ampleur de la crise et ses conséquences sur tous les secteurs économiques avaient déjà poussé tous les acteurs du transport aérien à exclure une reprise rapide du trafic et les compagnies aériennes ne s’attendent pas à un retour de la demande à son niveau pré-crise avant 2023. Aujourd’hui, l’IATA s’est essayée à des prévisions de reprise plus précises sur le plus long terme et son verdict est plutôt pessimiste : le transport aérien ne devrait pas parvenir à rattraper sa courbe initiale de croissance d’ici 2025.
Selon l’association, le niveau de trafic en 2025 devrait en effet être inférieur d’au moins 10% par rapport à ses prévisions initiales, dans l’hypothèse où les tendances actuelles ne s’aggraveraient pas. A plus court terme, elle anticipe une chute de 32% du trafic en 2021 par rapport à ses prévisions d’avant-crise – voire 41% selon un scénario plus pessimiste.
L’explication est simple. Au vu des restrictions qui pèsent actuellement sur le transport aérien, les vols domestiques seront les premiers à témoigner d’une reprise. Les vols internationaux seront condamnés à attendre la réouverture des frontières, qui menace parfois de s’accompagner d’une rébarbative obligation de quarantaine pour les voyageurs étrangers – à l’image de ce que viennent de décider le Royaume-Uni et l’Espagne. Par ailleurs, les passagers seront probablement moins enclins à partir loin et privilégieront les voyages courts. Ainsi, la longueur moyenne des trajets pourrait diminuer de 8,5% en 2020 par rapport à 2019 et être encore inférieure de 3,6% en 2025. « Le trafic [mesuré en RPK, revenu par passager et par kilomètre] augmentera moins vite que le nombre de passagers », résume Brian Pearce, chief economist de l’IATA.
A plus long terme, en revanche, l’association s’attend à ce que les tendances restent les mêmes qu’avant la crise, avec une forte croissance de la demande, provenant principalement des pays en voie de développement.