Alors que l’enquête commence pour déterminer les circonstances de l’accident du Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines au décollage d’Addis-Abeba, l’heure est à la prudence chez les compagnies opératrices de l’appareil. Appliquant le principe de précaution, Ethiopian Airlines, Cayman Airways et les transporteurs chinois, sur une directive de leur aviation civile, ont annoncé qu’ils clouaient leur flotte de 737 MAX au sol à partir du 11 mars.
La CAAC (Civil Aviation Authority of China) a souligné les deux similarités évidentes entre l’accident d’Ethiopian Airlines et celui de Lion Air en octobre 2018 pour justifier sa décision : dans les deux cas, un 737 MAX 8 était impliqué et l’accident est survenu quelques minutes à peine après le décollage. Aucun autre élément commun ne peut toutefois être mis en évidence à ce stade.
Plus de quatre-vingt-dix appareils sont concernés par cette interdiction de vol, principalement en service auprès des trois grands groupes chinois Air China (quinze appareils), China Eastern (onze chez Shanghai Airlines et trois chez China Eastern Airlines) et China Southern (25 chez China Southern Airlines et dix chez Xiamen Airlines).
Ethiopian Airlines a quant à elle quatre appareils dans sa flotte et Cayman Airways un seul. Tous resteront cloués au sol pour une durée indéterminée et dépendante de l’aptitude des autorités et de Boeing à garantir la sécurité des 737 MAX.
Ces interdictions de vol interviennent au lendemain de l’accident du 737 MAX 8 immatriculé ET-AVJ de la compagnie éthiopienne. L’appareil devait réaliser le vol 302 entre Addis-Abeba et Nairobi mais s’est écrasé six minutes après son décollage de la capitale éthiopienne, faisant 157 victimes (149 passagers et huit membres d’équipage). On ignore encore les circonstances de l’accident et une enquête a été ouverte pour les déterminer. Elle est dirigée par un comité composé de l’autorité éthiopienne de l’aviation civile, de l’autorité des Transports et d’Ethiopian Airlines mais le NTSB, la FAA, Boeing et GE y prennent part. Le NTSB a envoyé quatre enquêteurs sur place.
Ethiopian Airlines a indiqué que l’équipage avait demandé (et avait été autorisé) à faire demi-tour. La compagnie a également révélé les identités des deux pilotes. Le commandant de bord avait une expérience de plus de 8 000 heures de vol et son copilote de deux cents heures. Une première visite de maintenance avait été réalisée le 4 février sur l’appareil et la visite de routine avant le vol n’avait mis aucun problème en évidence. Livré en novembre 2018, il avait accumulé un millier d’heures de vol durant ses quatre mois d’opération.
Mise à jour de 13h : les deux enregistreurs de vol ont été récupérés.