Alors que les Etats de l’espace Schengen s’apprêtent à lever les restrictions qui pèsent sur les voyages d’ici la fin du mois de juin, les analyses d’Eurocontrol montrent que les quelques bulles de liberté de circulation créées ces dernières semaines ont commencé à porter leurs fruits. L’organisme a annoncé que le ciel européen avait accueilli plus de 6 000 vols le 2 juin dernier, ce qui n’était plus arrivé depuis le 24 mars. Mieux, ce cap a été franchi de façon durable puisque ce niveau a été relevé chaque jour un petit peu plus haut tout au long de la semaine.
Eurocontrol souligne que sur la totalité de la semaine, le nombre de vols a augmenté de 13% en moyenne par rapport à la semaine précédente. Il estime que cette reprise va se poursuivre progressivement : il attend en effet de passer la barre des 9 000 vols quotidiens dans la deuxième partie de juin puis des 10 500 vols début juillet.
« Les annonces faites par un grand nombre de pays européens concernant l’ouverture des frontières intérieures de Schengen à la mi-juin, suivie d’une ouverture plus large début juillet, ont donné confiance aux compagnies aériennes pour opérer sur l’ensemble du réseau et aux passagers pour réserver des vols », explique Eamonn Brennan, le directeur général d’Eurocontrol.
Depuis mi-mai en effet, quelques pays ont progressivement assoupli les restrictions de voyage avec leurs voisins, créant des zones où une certaine liberté de circulation est revenue peu à peu. A partir du 15 juin, cette liberté se matérialisera de façon décisive, une dizaine de pays (dont la France) devant lever les contrôles aux frontières instaurés depuis mars à l’encontre des pays de l’Union européenne ou de l’espace Schengen. Quelques uns (comme l’Espagne) attendront la fin du mois.
« Il faut maintenant s’attacher à soutenir ce retour à la croissance par des mesures coordonnées et cohérentes dans toute l’Europe qui, selon notre analyse, pourraient nous permettre de revenir à 80% du trafic prévu d’ici la fin de l’année », a toutefois prévenu Eamonn Brennan, en précisant que le trafic pourrait retrouver 50% de son niveau de 2019 dès le mois d’août. Sans cette coordination, la reprise pourrait être plus lente (sa courbe représentative glissant d’environ deux mois) et le trafic de décembre ne serait plus qu’à 70% du niveau de 2019.