Au mois de mai, alors que le transport aérien venait de toucher le fond de la crise, Finnair s’était fixé comme objectif de réduire sa base de coûts de 80 millions d’euros d’ici 2022. Elle vise désormais encore plus haut et espère pouvoir l’alléger de 100 millions d’euros. La compagnie a en effet mieux étudié ses possibilités mais estime également que les habitudes de voyage vont changer plus durablement, non seulement à cause du manque de confiance face au risque sanitaire mais aussi avec le développement du télétravail et son impact sur les déplacements.
Plusieurs pistes sont envisagées pour la réduction des coûts, comme la renégociation des contrats fournisseurs, la poursuite du développement des services numériques et automatisés, la révision des coûts administratifs, de vente, d’IT, de distribution etc. La flotte est également touchée. La compagnie finlandaise a conclu un accord de crédit-bail avec Nomura Babcock & Brown et BBAM Aircraft Management sur l’Airbus A350-900 qu’elle a mis en service en février dernier (OH-LWP). L’appareil sera désormais loué sur douze ans, avec une option d’extension du contrat. L’effet sur les liquidités de Finnair dépasse 100 millions d’euros.
Le groupe a également prévu de s’attaquer à ses coûts sociaux. Alors que l’essentiel de ses collaborateurs est en chômage partiel depuis le printemps, Finnair a entamé des négociations avec son personnel en vue de réduire ses effectifs d’un millier (sur 6 700 personnes, dont 6 200 en Finlande). Le personnel navigant devrait pour le moment être épargné par les licenciements permanents, Finnair souhaitant être sûre d’avoir le personnel nécessaire à bord lorsque le trafic reprendra. Les discussions porteront également sur des changements structurels et la poursuite du chômage partiel.
« La crise covid-19 est la plus profonde de l’aviation. La pandémie et les restrictions de voyage exceptionnellement strictes en Finlande ont eu un impact sur la demande et nous n’exploiterons qu’une petite partie de notre capacité par rapport à l’année dernière. Une amélioration rapide de la situation pandémique n’est malheureusement pas en vue. Nos revenus ont considérablement diminué, et c’est pourquoi nous devons simplement ajuster nos coûts à notre nouvelle taille », explique Topi Manner, le PDG de Finnair, confirmant ainsi que, comme nombre de ses consoeurs, la compagnie ressortira plus petite de la crise.
Finnair estime qu’il lui faudra deux voire trois ans pour que son trafic retrouve le niveau de 2019, avec une accélération du redressement seulement sur la fin de cette période.