Finnair a toujours été très engagée en faveur de l’environnement, cette implication figurant « dans ses gènes » selon Javier Roig, son directeur France et Europe du Sud. Elle s’est en effet manifestée bien avant que « flygskam » n’apparaisse et que le secteur du transport aérien ne s’en émeuve, notamment avec la décision de renouveler toute la flotte long-courrier grâce à l’A350. Participant à des projets liés à l’aviation hybride et au développement des biocarburants, Finnair a toutefois identifié de nouvelles pistes d’amélioration de son empreinte et s’est imposé des objectifs ambitieux : réduire ses émissions nettes de CO2 de 50% d’ici fin 2025 par rapport à leur niveau de 2019 et atteindre la neutralité carbone en 2045.
L’un des piliers des actions qu’elle devra mener en vol pour cela reste le renouvellement de la flotte, dans lequel elle va investir 3,5 à 4 milliards d’euros d’ici 2025. Elle attend encore quatre Airbus A350-900 pour agir sur ses opérations long-courrier et envisagerait d’ajouter de nouveaux gros-porteurs. Mais elle compte également moderniser sa flotte moyen-courrier, avec l’objectif de réduire de 10% à 15% les émissions de ses vols européens.
Mais ce n’est pas tout. Finnair va également travailler à réduire le poids de ses appareils en supprimant la vente au détail sur ses vols européens à partir du 29 avril, en faveur de son système de précommande en ligne, voué à ses développer. Cette seule mesure permettra de réduire la masse embarquée de 50 à 100 kg par vol et de réduire la consommation de carburant de 70 000 kg par an. D’autres initiatives d’efficacité opérationnelle viendront compléter les efforts, comme l’introduction d’une classe Premium Economy et d’une nouvelle classe affaires sur tous les appareils long-courrier. Finnair souhaite réduire sa consommation carburant de 15 000 tonnes par an.
Par ailleurs, ce carburant est appelé à devenir de plus en plus responsable. La compagnie finlandaise a conclu un accord avec Neste le 5 mars pour augmenter « progressivement et considérablement » l’utilisation de carburant d’aviation durable (SAF) dans ses opérations et la production de ces SAF en Finlande pour une plus grande disponibilité. Elle va ainsi dépenser 10 millions d’euros par an en carburant durable. En parallèle, elle encourage ses passagers à l’aider. Elle propose déjà un système de compensation de leur vol (qu’elle utilise elle-même pour compenser les voyages de ses voyageurs d’affaires) mais travaille également à la mise en place d’un nouveau type de réservation pour cette année qui inclura une option de carburant d’aviation durable qui viendra augmenter les achats déjà prévus par Finnair.
Enfin, la compagnie va s’attacher à réduire de 230 tonnes le plastique emporté à bord d’ici fin 2022 en supprimant la moitié des plastiques à usage unique de ses cabines et galleys. Leur poids a déjà été réduit de 80 000 kg en 2019 par le recyclage et le choix de matériaux plus durables et la prochaine étape s’attachera à remplacer la vaisselle en plastique de la classe économique, ce qui représente 53 tonnes par an. Toujours dans le domaine du catering, Finnair espère réduire de 50% le gaspillage alimentaire et va renforcer ses options végétariennes pour réduire sa responsabilité dans les émissions de CO2 générées par la production de viande.