La flotte d’IAG est en mouvement. Ces dernières années, le groupe a distillé les commandes au gré de l’anticipation de ces besoins et des performances de ses compagnies aériennes. Depuis 2013, la modernisation de British Airways avance grâce aux Boeing 787 (trente sont actuellement en service) mais depuis 2018, plusieurs nouveaux types d’appareils viennent réduire l’âge et améliorer les performances de la flotte : A320 et A321neo (48 en service), A350 (sept opérationnels). Et ce n’est que le début. A l’occasion de sa conférence investisseurs, le groupe a dévoilé dans le détail quelles seraient ses livraisons et ses remplacements dans les années à venir.
En ce qui concerne la flotte long-courrier, la période 2020-2022 va être dynamique, avec la livraison de 51 appareils sur ces trois ans. La moitié (25) arrivera en 2020, qui sera une année de pic de livraisons sur ce segment : quatre 777-300ER, un A330, six 787, neuf A350 et cinq A321LR. Ce pic coïncidera avec le lancement du remplacement de la flotte de 777-200ER de British Airways – qui suit d’un an celui de la flotte d’A340-600 d’Iberia et se fait en parallèle du retrait des 747 lancé en 2013. La compagnie britannique exploite 43 exemplaires de ce modèle de Triple Sept. Tous sauf huit auront quitté la flotte d’ici la fin de l’année 2029.
Si le groupe a déjà indiqué que les 747 seraient remplacés par des A350 et des 777-9 et que les A340 espagnols laisseraient leur place aux A350 également, il doit encore définir quels seront les appareils qui entreront dans la flotte à partir de 2025. Il estime en revanche déjà que 66 long-courriers seront intégrés entre 2023 et 2029. A noter que les premiers 777X sont attendus pour 2022 (huit exemplaires) et les premiers A321XLR pour 2023 (six exemplaires).
Sur le long-courrier, le grand sujet est le remplacement des A319 et A320. Il a déjà débuté, puisque la famille neo est entrée dans la flotte en 2018 et est désormais en exploitation chez British Airways, Iberia et Vueling. Désormais, IAG travaille à déterminer le mix entre A320neo et Boeing 737 MAX pour les années à venir. Pour rappel, le groupe a signé une lettre d’intention pour 200 737 MAX (8 et 10) au salon du Bourget, accord qui n’a pas encore été finalisé. Outre les importants rabais que Boeing a dû consentir pour cette commande vu son ampleur et le moment où elle a été annoncée, l’intérêt pour IAG est de se constituer une flotte avec une source duale qui permet de réduire l’exposition au duopole Airbus-Boeing et d’avoir une marge plus importante de négociation, mais qui permet aussi d’être moins exposé aux retards d’un programme.
Steve Gunning, directeur financier d’IAG qui exposait cette stratégie de flotte, a souligné que le pic de remplacement sur le moyen-courrier aurait lieu en 2024. Il explique également que 217 appareils sont attendus entre 2023 et 2029 (la livraison des MAX étant prévue entre 2023 et 2027 si la commande est finalisée) pour du remplacement, dont une soixantaine pour pallier le retrait anticipé d’A319 et A320ceo. IAG a pris cette décision dans une optique de réduction des coûts unitaires et d’amélioration de son empreinte environnementale.
Au total, le nombre d’appareils de la flotte moyen-courrier ne devrait pas bouger en 2022 par rapport à aujourd’hui et sera maintenu à 398 appareils. La capacité va toutefois continuer d’augmenter puisque des A319 et A320ceo seront remplacés par des A320 et A321neo. Sur le long-courrier, la croissance sera plus visible puisque le nombre d’appareils atteindra 223, contre 209 aujourd’hui. Steve Gunning précise qu’il s’agit-là d’un scénario très prudent.