IAG a tardé mais elle a fini par suivre ses concurrentes et annoncé le lancement d’une activité low-cost long-courrier. Le groupe indique que ses opérations seront lancées en juin avec deux A330 et trois à quatre destinations depuis l’aéroport de Barcelone El Prat. Les billets seront mis en vente à partir de février-mars.
Le groupe envisage de desservir les Etats-Unis, l’Amérique latine voire l’Asie – il évoque Los Angeles, San Francisco, Buenos Aires, La Havane, Santiago du Chili et Tokyo parmi les destinations étudiées, même si certaines semblent peu probables.
L’autre inconnue concerne la structure sur laquelle la compagnie va reposer. Partira-t-elle d’Aer Lingus, la compagnie traditionnelle ayant les coûts les plus bas dans le groupe, ou une nouvelle marque sera-t-elle créée ? Seule certitude, la nouvelle compagnie ne sera pas fondée sur Vueling, dont Barcelone est le hub mais qui a vocation à rester une low-cost au caractère européen. La compagnie espagnole pourra toutefois servir de feeder à sa future nouvelle partenaire.
Le choix de Barcelone s’explique aisément. Indépendamment de la présence de Vueling, l’aéroport catalan n’accueille que peu d’opérations long-courrier et aucune d’une compagnie européenne – pour le moment… Cela permet également à IAG de ne pas trop concurrencer les opérations d’Iberia, basées à Madrid, ni ajouter d’ombres à celles de British Airways, alors que le Royaume-Uni est également un pays où la pénétration low-cost est très importante, y compris sur le long-courrier avec Norwegian.
Justement, IAG avance ses pions pour contrer la low-cost norvégienne qui va elle aussi inaugurer des opérations long-courrier à Barcelone en juin prochain. Quatre destinations sont annoncées : Fort Lauderdale, New York (Newark), Los Angeles et Oakland.
On ressent ainsi comme une sensation d’urgence dans le projet d’IAG, alors que le groupe a mis plus de temps à réagir à la « menace » low-cost que Lufthansa. La compagnie allemande a Eurowings sur le marché depuis le printemps 2015, qui exploite sept A330 (avec SunExpress) sur des destinations loisirs au départ de Cologne avec une compagnie dont les coûts structurels sont bien inférieurs à ceux des compagnies traditionnelles du groupe Lufthansa. Les opérations vont connaître un beau développement en 2017 puisque Eurowings va intégrer Brussels Airlines. Air France-KLM travaille de son côté à son projet Boost qui prévoit la création d’une nouvelle compagnie en 2018, avec une structure de coûts réduite (notamment par le recours à des PNC extérieurs) – mais pas low-cost – et doit s’adresser davantage à la concurrence des compagnies du Golfe que celle sur le transatlantique.