La décision du gouvernement italien d’augmenter la taxe sur les passagers aériens a fait ses premières victimes : les aéroports régionaux. Ryanair a en effet décidé de suspendre une partie de ses services en réaction à cette hausse, en réduisant ses fréquences vers l’Italie, en fermant deux bases et en quittant un aéroport.
Les deux bases fermées sont celles d’Alghero et de Pescara. Cette mesure, effective en octobre, réduira l’offre de 60% dans l’aéroport sarde et de 70% dans celui des Abbruzes. Par ailleurs, Crotone pourra faire une croix sur les services de la low-cost irlandaise, qui y exploitait trois routes. Ryanair montre ainsi sa désapprobation envers « la décision illogique du gouvernement italien. »
Ce mécontentement est partagé par l’IATA puisque Tony Tyler, son directeur général et CEO, a déclaré le 4 février : « il est très décevant de voir que certains gouvernements croient à tort que la valeur des taxes et charges qui peuvent être tirées du transport aérien est plus élevée que les avantages économiques et sociaux de la connectivité. L’exemple le plus récent est l’augmentation importante de la taxe italienne sur les passagers. Cette augmentation de 33-38% va porter préjudice à la compétitivité de l’économie italienne, réduire de plus de 755 000 le nombre de passagers et de 146 millions d’euros le PIB annuel. Environ 2 300 emplois par an vont être perdus. »
Et en effet, Ryanair estime que sa décision provoquera la perte de 600 emplois et de 800 000 passagers.
En revanche, les appareils retirés iront certes nourrir les opérations de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce mais aussi de Rome et Milan. La low-cost tempère en effet son retrait des aéroports régionaux en se repliant sur les plus importants hubs italiens. A Milan, Bergame et Malpensa verront leur base grossir d’un appareil et de respectivement cinq et quatre nouvelles liaisons à l’année à partir d’octobre. Ciampino et Fiumicino accueilleront elles aussi un avion supplémentaire et quatre nouvelles lignes. Sans parler des augmentations de fréquences.
La taxe italienne a augmenté de 2,5 euros en janvier, passant à 9 euros.