Le suspense n’aura pas duré très longtemps pour XL Airways. Deux semaines après sa demande de placement en redressement judiciaire (le 20 septembre), la compagnie est en liquidation judiciaire sans poursuite d’activité. Le tribunal de commerce de Bobigny, en charge de l’affaire, a pris cette décision le 4 octobre, après avoir rejeté la seule offre de reprise présentée.
Celle-ci émanait de Gérard Houa, propriétaire de Lu Azur, qui avait auparavant jeté la lumière sur les difficultés d’Aigle Azur et tentant d’en prendre le contrôle. Il proposait d’investir 30 millions d’euros, selon l’AFP, et de conserver la moitié des effectifs. Cependant, le tribunal a estimé son offre non financée donc irrecevable.
XL Airways employait 570 personnes, qui seront licenciées d’ici trois semaines. La compagnie exploitait quatre A330 (trois A330-200 et un A330-300), une flotte ponctuellement renforcée par un cinquième appareil durant la haute saison. Elle desservait les Etats-Unis, les Antilles et La Réunion. Elle avait mis en place un plan de transformation qui prévoyait l’acquisition de deux A330neo et le retrofit des cabines de sa flotte actuelle en y introduisant une Premium Economy et en installant des écrans sur chaque fauteuil. Les chantiers de rénovation devaient avoir lieu cet hiver.
Après avoir demandé le placement de sa compagnie en redressement judiciaire, Laurent Magnin avait publiquement annoncé qu’il ne fallait que 35 millions d’euros à XL Airways pour assurer ses activités et poursuivre son plan de transformation. Il avait multiplié les appels du pied à Air France – qui avait failli conclure un accord de rapprochement sous la gouvernance de Jean-Marc Janaillac – jusqu’à ce que Ben Smith, le directeur général du groupe Air France-KLM, ne douche toute espérance en expliquant qu’il ne voyait aucune complémentarité entre son offre loisir et celle de XL.
Selon Laurent Magnin, XL Airways était la compagnie la plus attaquée en France et il visait notamment Norwegian, dont il jugeait la concurrence déloyale puisqu’elle avait les mêmes droits que les compagnies européennes tout en étant épargnée d’un certain nombre de devoirs et de contraintes puisque la Norvège ne fait pas partie de l’Union européenne. Il a également regretté les décisions des pouvoirs publics français, sourds à tous les appels de la profession pour instaurer un environnement concurrentiel moins défavorable pour les compagnies françaises.
La chute de XL Airways fait suite à celle d’Aigle Azur une semaine plus tôt mais aussi aux faillites de Thomas Cook et Adria, et, avant elles, de Wow Air, Germania et flybmi.