Un premier semestre solide, le second qui s’annonce difficile : Lufthansa ne fait pas exception dans le paysage du transport aérien européen. Le groupe allemand a publié ses résultats semestriels le 2 août, qui montrent une bonne résilience de son activité mais augurent d’une nouvelle période de turbulences.
La pression sur les prix des billets passagers et dans le secteur cargo n’a pas faibli au premier trimestre et a eu un impact sur le chiffre d’affaires du groupe, qui baisse de 2,1% (15 milliards d’euros). Les performances de l’Asie et de l’Amérique du Sud ont été particulièrement décevantes ; au contraire, les yields sur l’Europe ont progressé hors effet de change. Hors événements exceptionnels (l’émission d’une obligation convertible en actions Jet Blue), le résultat net perd 4,9% à 429 millions d’euros. Mais l’EBIT ajusté a lui connu une belle croissance de 13% (529 millions d’euros) grâce à la baisse des prix du pétrole et une structure de coûts plus efficace.
« Notre industrie doit se préparer à un second semestre difficile », prévient toutefois Carsten Spohr, le CEO de Lufthansa. En effet, les attaques terroristes et les incertitudes économiques et politiques ont déjà « un impact tangible sur le volume de passagers » et les réservations, notamment sur les liaisons long-courrier vers l’Europe, ont enregistré « une baisse significative ». Une situation d’autant plus inextricable que la pression sur les prix ne se relâche pas.
Traditionnellement la meilleure période pour les compagnies aériennes, le troisième trimestre affiche des « tendances très faibles » et Lufthansa s’attend à voir ses recettes unitaires hors change tomber de 8 à 9% sur le second semestre. En conséquence, la croissance des capacités du groupe sur la période a été révisée de 6% à 5,4%. Ainsi, un appareil long-courrier et six appareils moyen-courrier resteront sur le tarmac cet hiver. En parallèle, Lufthansa poursuivra ses mesures de réduction des coûts et ceux-ci devraient baisser de 2 à 3% (hors carburant et hors impact positif du nouvel accord avec les PNC).