Après avoir touché le fond au mois d’avril, le transport aérien redémarre, comme le laissent entrevoir les programmes de vol du mois de juin. Les premières analyses de l’IATA, basées sur l’évolution de la situation en Chine, semblent désormais se confirmer : la demande sur les marchés domestiques devrait retrouver un niveau viable bien plus rapidement que sur le trafic international. Mais même sur ce secteur international, des signes très encourageants sont apparus.
L’association estime que le pic de la crise a été atteint autour du 21 avril, avec une capacité en chute de 87% et un trafic pratiquement réduit à néant, ayant perdu 94% par rapport à l’année précédente. En revanche, les premières observations pour le mois de mai sont plus optimistes : le nombre de vols a augmenté de 30%, un nombre amplifié par le niveau très bas d’où il part mais qui montre tout de même un sursaut. De même les indicateurs de confiance repartent à la hausse dans les économies clefs de toutes les régions (Chine, Etats-Unis, Japon et Allemagne).
Ce regain d’activité concerne principalement les marchés domestiques. C’est par là que le transport aérien chinois est reparti, c’est ce qui a préservé un petit peu mieux les compagnies américaines et c’est par là aussi que semble reprendre le trafic dans le reste du monde, et particulièrement en Asie. En Chine, en Corée du Sud et au Vietnam, le nombre de vols n’est plus inférieur que de 25% par rapport aux niveaux de 2019 (la Chine et le Vietnam étant tombés au-dessous des 80% au plus fort de la crise). Le secteur a assisté à une forte baisse des tarifs pour stimuler la demande : les billets du mois de mai étaient environ 15% moins chers et les réservations indiquent un ordre de prix moyen réduit de 25%. Un schéma similaire devrait s’appliquer en Europe, mais il sera moins pérenne en raison des coûts très supérieurs auxquels les compagnies sont confrontées.
« Pour l’international, les choses prendront du temps », continue de penser Brian Pearce, économiste en chef de l’IATA. Mais la reprise est en marche et prend la forme de « bulles » et de « couloirs ». Les restrictions ont en effet tendance à se relâcher, de façon sélective en faveur de marchés voisins : entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande ou entre la Chine et la Corée du Sud par exemple. Une bonne façon, mais temporaire selon l’IATA, d’engager la reprise, car elle permet de rétablir de la connectivité plus rapidement au sein de régions en limitant les risques.
L’association constate enfin un changement dans le comportement des passagers : les réservations sont réalisées plus tardivement par rapport à la date de voyage. Actuellement, en raison de l’incertitude autour du maintien des vols programmés, 61% des réservations sont faites à la dernière minute (au maximum trois jours avant le départ), contre 46% l’année dernière.