Il y a de la tension entre les syndicats d’Air France et ceux de KLM. Dario Fucci, le chef du work council de la compagnie, a déclaré dans une interview au journal De Telegraaf qu’il vaudrait mieux réviser les accords entre les deux partenaires pour donner davantage d’autonomie à KLM face à l’explosion de la dette d’Air France.
A l’origine de l’énervement des syndicats français se trouve une demande de revoir « le contrat de mariage » entre les compagnies : « nous voulons acheter du carburant ensemble, vendre des billets ensemble mais ça s’arrête là. »
La réponse ne s’est pas fait attendre, une intersyndicale d’Air France (rassemblant neuf syndicats) répliquant qu’il « est illusoire de penser que KLM tirerait mieux son épingle du jeu sans Air France ». Elle estime que la fusion a sauvé KLM de la faillite et lui a permis de connaître « une croissance exponentielle » grâce à l’accès au marché français et aux contrats d’entreprise d’Air France, auxquels les syndicats néerlandais semblent désormais vouloir tourner le dos.
Regrettant une forme d’égoïsme de la compagnie néerlandaise qui a refusé la fusion des trésoreries des deux compagnies, l’intersyndicale souligne également qu’Air France assume 60% des investissements du groupe : si KLM faisait cavalier seul, « elle devrait payer plus du double pour maintenir le même niveau d’investissement et de fonctionnalité qu’aujourd’hui. »
Mais Pieter Elbers, le président de KLM, a totalement exclu de quitter le groupe. Ces tensions interviennent alors que l’Etat français vient de décider d’aider Air France et Air France-KLM à hauteur de 7 milliards d’euros (sous forme de garanties de prêts et de prêts) mais l’idée d’une possible hausse temporaire de sa participation dans la compagnie française dans le cadre d’une augmentation de capital semble inquiéter. Les autorités néerlandaises doivent aujourd’hui rendre une décision sur une aide de l’Etat au bénéfice de KLM à hauteur de 2 à 4 milliards d’euros.