Mieux surveiller les vols cargo de nuit, limiter des nuisances sonores des hélicoptères, accompagner l’aviation d’affaires et l’aviation générale dans un développement plus vertueux. Voilà quels sont les grands axes des demandes de l’ACNUSA (Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires) dans le dernier rapport qu’elle a remis au président de la République et aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale le 9 juin.
L’ACNUSA rappelle en effet que le bruit est le deuxième facteur causant le plus de dommages sanitaires en Europe, après la qualité de l’air. Selon elle, la première chose à faire est de traiter les deux sujets avec la même attention et, par extension, d’étudier leurs effets cumulés sur la santé des riverains des aéroports et aérodromes. Elle demande également une étude permettant de définir les indicateurs de gêne.
La crise sanitaire a eu un effet bénéfique sur les opérations en ce qu’elle a incité les compagnies aériennes à renouveler plus rapidement leur flotte, notamment en choisissant de retirer les appareils les plus anciens, donc les moins efficaces y compris en termes d’émissions sonores, en priorité. En revanche, plusieurs secteurs demandent une attention renouvelée, selon l’autorité. Le fret tout d’abord est particulièrement dynamique depuis le début de la crise et l’ACNUSA demande, en attendant l’évolution en cours de la réglementation, à ce que les autorités veillent strictement au respect du plafond des mouvements de nuit à Paris CDG. Elle estime par ailleurs, que les exigences devraient être renforcées concernant le bruit certifié des appareils autorisés à opérer.
L’aviation d’affaires est également devenu un sujet plus brûlant, le secteur ayant lui aussi profité de la crise sanitaire pour croître – l’activité est supérieure à celle de 2019 depuis juin 2021. L’ACNUSA demande donc à ce qu’une étude soit lancée pour que ce développement soit accompagné et que ses conditions soient mieux encadrées pour assurer sa durabilité. Elle fournit à titre d’exemple les initiatives des aéroports de Nice et du Bourget, qui travaillent à réduire les émissions sur tout le cycle opérationnel (atterrissage, roulage, stationnement et décollage).
L’autorité revient également sur les opérations en hélicoptères, sur lesquelles elle a attiré l’attention dans son précédent rapport en demandant une évaluation des dispositions légales et réglementaires pour limiter leurs nuisances sonores. Actuellement, aucune évolution n’a eu lieu sur les opérations au-dessus des zones densément peuplées. Elle souligne que ce travail va également devoir prendre en compte les futurs modes de mobilité urbaine, notamment en Île-de-France et sur la Côte d’Azur, lorsque les eVTOL seront opérationnels et qu’il faudra développer les infrastructures qui accompagneront leurs opérations.