La Commission aménagement du territoire et développement durable du Sénat continue de s’alarmer de la situation du transport aérien français et estime que celui-ci a besoin de réponses urgentes sur différentes problématiques. Dans une lettre ouverte adressée à Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État chargé des transports, le 30 avril, elle formule douze propositions qui doivent donner davantage de visibilité aux acteurs du secteur avant le début du déconfinement le 11 mai. L’une des préoccupations majeures concerne les règles sanitaires de la reprise.
En effet, la commission estime que l’instauration de règles claires à l’aéroport et à bord des avions est essentielle pour restaurer une partie de la confiance des passagers et les faire remonter dans les appareils. Elle rejoint la vision générale de l’industrie en soulignant qu’il est « indispensable que les règles soient uniformisées à l’échelle européenne et, quand cela sera possible, à l’échelle internationale. »
Louant l’intention du Premier ministre de rendre le port du masque obligatoire dans les transports, la commission s’inquiète d’une autre mesure de distanciation sociale consistant à laisser un siège vacant. Si cela s’applique à l’aérien, cela condamnerait les compagnies à augmenter leurs tarifs de 14% à 24% pour compenser la perte d’au moins un tiers de la capacité.
La commission demande donc à ce qu’une « étude scientifique fiable » soit menée rapidement pour confirmer les affirmations des compagnies aériennes, qui indiquent que les systèmes de recyclage de l’air en cabine sont constitués de filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air) similaires à ceux utilisés dans les blocs opératoires. En attendant, les mesures de distanciation s’imposeront, ce qui ne devrait pas être insurmontable dans les premières semaines de la reprise.
L’aéroport ne doit pas non plus être oublié. La commission suggère l’instauration de tests obligatoires avant l’embarquement, réalisés en aéroport malgré les risques de files d’attente. Ils pourraient prendre la forme de caméras thermiques, le test systématique des personnes suspectes et l’isolement des personnes testées positives, mais tout reste à faire pour organiser et financer le processus.
En parallèle, si la commission loue le report de taxes et de redevances (à hauteur de 430 millions d’euros) et le soutien de 7 milliards d’euros à Air France-KLM, elle estime que l’Etat ne doit pas exclure une montée au capital du groupe si cela s’avérait nécessaire.