Dans ses dernières prévisions sur la reprise du trafic à moyen terme, l’IATA s’est montrée plus optimiste qu’en novembre. L’association estime en effet que le secteur pourrait retrouver les quatre milliards de passagers annuels en 2024, grâce à une évolution de la position de certains gouvernements sur la pertinence des restrictions de voyage en cas de vague épidémique. Un bémol toutefois : cette étude ne tient pas compte de la situation actuelle en Ukraine.
L’évolution des politiques face à la pandémie s’est illustrée lors de l’apparition du variant omicron de la covid-19. Si des restrictions ont rapidement été mises en place après son identification, elles ont été moins fortes et levées plus vite, réduisant l’impact sur le transport aérien et ne remettant pas en question la reprise qui s’est dessinée depuis l’été 2021. Ainsi, le trafic de 2021 s’est hissé à 47% de son niveau de 2019 et devrait continuer de croître jusqu’à retrouver son niveau d’avant-crise en 2024. Pour 2022, l’IATA estime qu’il pourrait se trouver à 83%.
Le profil reste le même que lors de toutes les autres analyses, avec une reprise plus rapide sur le secteur intérieur que sur le secteur international, le premier étant susceptible de dépasser son niveau de 2019 dès 2023, le second en 2025. Les disparités régionales demeurent également, avec l’Amérique du Nord et l’Europe étant les marchés les plus dynamiques, tandis que l’Asie reste à la traîne et qu’aucun signe de réouverture rapide de la Chine ne se manifeste.
Cependant, ces prévisions ont été réalisées alors que le conflit entre la Russie et l’Ukraine n’avait pas encore éclaté. L’IATA estime que celui-ci devrait avoir peu d’impact sur la croissance à long terme de l’industrie mais reconnaît que le recul manque pour évaluer ses conséquences à court terme. Une chose est sûre : le marché russe, l’un des plus dynamiques depuis des mois au niveau intérieur et le 11e au niveau mondial, risque de souffrir des sanctions économiques et de la fermeture de tout l’espace aérien sur le flanc ouest du pays. L’IATA souligne en revanche que l’évolution des prix de l’énergie pourrait avoir un impact à plus grande échelle, entamant la confiance des entreprises et l’activité économique au-delà de la zone de conflit.