L’EASA se prépare à donner à son autorisation à la remise en service du Boeing 737 MAX en Europe. L’agence européenne de sécurité aérienne a publié une « proposition de directive de navigabilité » décrivant une quinzaine de mesures correctives à apporter avant que le monocouloir puisse redécoller en Europe.
Cette directive préliminaire est disponible pour consultation publique durant vingt-huit jours, à l’issue desquels l’EASA examinera les commentaires avant de publier la directive de navigabilité définitive. L’appareil pourrait ainsi être de retour dans le ciel européen dès le milieu du mois de janvier.
L’EASA emboîte ainsi rapidement le pas à la FAA, qui a approuvé le retour en vol du 737 MAX (avec des mesures correctives) le 18 novembre – la directive de navigabilité a été publiée le 20.
Les principales mesures à mettre en place seraient sensiblement les mêmes que celles imposées par la FAA. Elles comprennent des mises à jour de l’ordinateur de contrôle de vol, notamment du MCAS mis en cause dans les deux accidents qui ont provoqué l’immobilisation du 737 MAX en mars 2019, et la mise en place d’une alerte dans le cas où les deux sondes d’incidence indiquent des données différentes. L’EASA recommande également une modification du câblage lié au compensateur de la gouverne de profondeur, une révision des manuels de vol, une formation obligatoire des pilotes de 737 MAX… Par ailleurs, avant toute remise en vol, un test de vérification devra être réalisé sur les sondes d’incidence et un vol d’essai à vide sera imposé pour vérifier la mise en place des correctifs et le bon suivi des processus de maintenance pour réactiver les appareils sortant d’un stockage longue durée.
L’EASA souligne deux différences. Tout d’abord, elle autorise les équipages à intervenir pour interrompre un vibreur de manche après qu’il a été activé par erreur par le système, afin d’éviter toute distraction. Elle interdit par ailleurs l’utilisation du système de pilotage automatique pour certains types d’atterrissage de haute précision.
L’agence indique qu’une vingtaine de ses experts travaille à la levée de l’immobilisation de l’appareil depuis vingt mois. « L’EASA a clairement indiqué dès le départ qu’elle mènerait sa propre évaluation objective et indépendante du 737 MAX, en étroite collaboration avec la FAA et Boeing, afin de garantir que ces accidents tragiques, qui ont touché la vie de tant de personnes, ne se reproduisent plus », a rappelé Patrick Ky, son directeur général.
Il ajoute : « Je suis convaincu que nous n’avons rien négligé dans notre évaluation de l’avion avec les modifications de conception. Chaque fois qu’il est apparu que des problèmes étaient résolus, nous avons creusé plus profondément et posé encore plus de questions. Le résultat a été un examen approfondi et complet de la façon dont cet avion vole et de ce que c’est pour un pilote de piloter le MAX, nous donnant l’assurance qu’il peut maintenant voler en toute sécurité. »