L’IATA a présenté le bilan provisoire de l’année 2019 à l’occasion d’une conférence à Genève le 11 décembre. Les prévisions de l’association internationale du transport aérien montrent que les bénéfices de ses compagnies membres ont continué à baisser après la chute de 2018, mais à un rythme ralenti. Ils devraient perdre 5,13% par rapport à l’année dernière, pour atteindre 25,9 milliards de dollars (au lieu des 28 milliards de dollars initialement prévus). Pourtant, l’activité reste dynamique dans un contexte plus difficile que prévu et le chiffre d’affaires de l’industrie est en progression de 3,2% à 838 milliards de dollars.
Brian Pearce, chief economist de l’IATA, explique que ce phénomène de baisse des bénéfices a été principalement causé par les guerres économiques qui ont notamment concerné les Etats-Unis, le plus gros marché mondial, et la Chine, celui qui connaît la plus forte croissance. Si l’impact sur le cargo a été maximal – les volumes sont en baisse constante depuis un an -, il a également affecté la croissance du transport de passagers. La marge opérationnelle a ainsi poursuivi sa baisse depuis le pic de 2015-2016 – durant lequel elle a atteint 12% – mais semble vouloir se stabiliser autour de 6%.
Fait intéressant, l’IATA a analysé que seule une trentaine de compagnies a contribué à l’amélioration générale des résultats de l’industrie ces dix dernières années. L’essentiel des transporteurs se situe tout juste à l’équilibre et ne parvient pas à croître, « ce qui explique la série de faillites des deux dernières années ».
Pour 2020, le panorama est plus lumineux. Une trêve dans les guerres commerciales, la prévision d’un maintien à un niveau relativement bas du prix du carburant (estimé à 63 dollars le baril), l’éloignement de la menace d’une récession (selon le FMI) laissent présager d’un environnement plus propice. Des remous viennent déjà jeter une part d’incertitude sur le marché, avec un retour en service du Boeing 737 MAX théoriquement attendu pour 2020. Son immobilisation avait ralenti la croissance des capacités, son retour va les faire augmenter rapidement.
Les prévisions pour 2020 font ainsi état d’une hausse de 4% du chiffre d’affaires des compagnies aériennes à 872 milliards de dollars et, cette fois, d’une hausse de 13,13% des bénéfices nets à 29,3 milliards de dollars.