L’apparition des variants du SARS-CoV-2 et le renforcement des restrictions qui en a découlé ont atténué le semblant d’optimisme dont l’IATA avait fait preuve lors de ses dernières prévisions en décembre dernier. Désormais, l’association du transport aérien ne compte plus du tout sur le fait que les opérations des compagnies aériennes puissent revenir à l’équilibre au quatrième trimestre 2021 mais table plutôt sur 2020.
Brian Pearce, chief economist de l’IATA, explique que le niveau des réservations s’est beaucoup détérioré ces dernières semaines et qu’il est peu probable que les vacances de Pâques apportent une amélioration significative de la situation. Il faudra donc attendre l’été pour voir des statistiques un petit peu plus encourageantes. Au 18 février, les réservations pour juillet-août étaient inférieures de 78% à leur niveau de 2019.
Par conséquent, l’ensemble des prévisions sur 2021 a été révisé. Alors que l’IATA espérait que le niveau de trafic sur l’ensemble de l’année atteindrait la moitié de son niveau de 2019, elle explore désormais deux scénarios plus pessimistes. Le premier compte sur un relâchement des restrictions entre les économies les plus développées une fois que les populations les plus vulnérables auront été vaccinées. Dans ce cas, le trafic annuel pourrait atteindre 38% de son niveau de 2019. Dans le cas où les Etats continueraient de vouloir jouer la carte de la prudence maximale, ce niveau pourrait rester bloqué à 33%.
Bien sûr, cela aura un impact important sur la consommation des liquidités. Alors que l’IATA prévoyait que les compagnies brûleraient 48 milliards de dollars sur l’année, ce montant pourrait se situer entre 75 et 95 milliards de dollars, selon le scénario qui se dessine. Le retour à l’équilibre des opérations n’est donc plus attendu avant 2022.