L’année 2021 s’est relativement bien terminée pour l’industrie du transport aérien. Le trafic passagers se redresse au rythme de la levée des restrictions et le cargo reste une efficace bouée de sauvetage. « Nous sommes en général en meilleure forme que lorsque nous avons commencé l’année », indique Willie Walsh, le directeur général de l’association internationale du transport aérien (IATA).
Après un second semestre où la reprise s’est confirmée malgré les vagues de contamination à la covid-19, le trafic annuel de passagers frôle les 42% de son niveau de 2019 (il était à 34% de son niveau de 2019 en 2020). Le tableau reste celui que l’on connaît depuis des mois : le secteur international reste déprimé (à 24,5% de son niveau de 2019) tandis que les marchés intérieurs sont beaucoup plus dynamiques (à 81,8% de leur niveau de 2019).
Les disparités entre les régions demeurent également. Le trafic international est particulièrement atone en Asie (-93% par rapport à 2019), où les restrictions de voyages sont très dures, alors qu’ailleurs la reprise s’est doucement amorcée depuis le début du second semestre (entre -65% et -72% par rapport à 2019 en général). Sur le secteur domestique, la hausse est continue depuis le début de l’année mais des différences sautent aux yeux, l’Australie peinant à retrouver son trafic quand celui de la Russie est plus élevé de 23,2% que celui de 2019.
L’IATA note que la reprise suit exactement le même rythme en fonction des classes de voyage.
Le cargo reste le pilier de la génération de recettes. Malgré des capacités toujours en baisse de 10,9%, le trafic est supérieur de 6,9% à celui de 2019. La demande reste très forte, plus forte que les volumes des échanges, notamment grâce à la reconstitution des stocks. Les remplissages et donc les tarifs restent exceptionnellement élevés et l’IATA ne voit pas de raison pour que la situation ne perdure pas en 2022.
L’association estime également que la tendance générale à la reprise va se confirmer en 2022. L’année démarre doucement à cause de la propagation accélérée du variant omicron, qui a provoqué une baisse des réservations et devrait rendre les mois de janvier et février plus faibles qu’habituellement. Mais la vague épidémique pourrait être plus courte et les restrictions moins nombreuses, permettant d’imaginer une reprise s’accélérant à partir du mois de mars, juste au démarrage de la saison été, plus forte.
Un sujet d’inquiétude émerge toutefois : la hausse des prix du carburant. L’association s’attendait en octobre à ce que le prix du baril de pétrole se situe près des 78 dollars en janvier ; il est à plus de 100 dollars. La pression sur les coûts des compagnies augmente donc, accentuée par les coûts de personnel qui devraient augmenter à cause d’une pénurie de main d’oeuvre (entraînée par les plans de départ mis en place en début de crise et le phénomène de grande démission qui touche le secteur particulièrement fort).