Dans un communiqué publié le 26 janvier, l’intersyndicale d’Air France a dénoncé le plan présenté par la direction d’Air France au cours du CCE extraordinaire du 15 janvier. Elle regrette « un plan de décroissance dissimulé par un ingénieux plan de communication. »
L’intersyndicale explique que ce qu’Air France présente comme un plan de croissance de la flotte long-courrier est en fait une stabilisation. Elle débute avec une réduction importante de cinq avions en 2016 (première et peut-être unique année de mise en place du plan B dont les mesures ne peuvent pas être abandonnées), provoquée par l’accélération du retrait des A340-300 et leur non remplacement par les 787 initialement prévus. Puis, parallèlement au retrait d’appareils parmi les plus anciens, le plan prévoit l’introduction de seize 787 et A350, jusqu’à « un retour progressif en 2020 à la flotte long-courrier de 2014. »
Quant à la flotte moyen-courrier, Air France la présente en stabilisation sauf sur Bordeaux, où la LGV risque de lui porter préjudice à partir de 2017.
L’intersyndicale estime également que les seules solutions de développement proposées passent par la délocalisation, vers KLM ou vers Transavia et ses prochaines filiales (la première devant être localisée à Munich), et la systématisation du recours à la sous-traitance pour les emplois au sol (dans la maintenance, l’assistance et l’exploitation).
Impact sur l’emploi
Alors que le millier de suppressions de postes prévu pour 2016 est maintenu puisque compris dans la première phase du plan B, l’intersyndicale estime que les menaces ne sont pas levées pour autant pour les années suivantes puisque la flotte ne va pas croître.
Cependant, si les négociations avec les personnels navigants aboutissent, Air France a promis une augmentation de 10% des heures de vol des pilotes d’ici 2020, des embauches de PNT dès 2018 et de PNC à partir de 2020 (soit à l’issue du plan Perform).
De leur côté, les personnels au sol avaient regretté, à l’issue du CCE, d’être tenus à l’écart. Un accord venait d’être négocié pour leur catégorie et a depuis été soumis à signature et approuvé par la CFDT, la CFE-CGC et l’UNSA le 25 janvier. Il garantit qu’Air France n’aura recours à aucun licenciement économique jusqu’au 30 juin 2018, quelle que soit l’issue des négociations avec les PN.
Malgré tout, l’intersyndicale a posé ses demandes et elles sont nombreuses : augmentation de la flotte (en gardant les appareils dont le départ à la retraite est planifié et en reprenant le calendrier de livraison initial des 787 alors que cinq ont été annulés), nouveaux investissements, garanties de maintien des activités du sol dans le giron d’Air France. Et action du gouvernement sur les taxes imposées à la compagnie. Et de conclure : « en l’absence de réaction rapide de nos dirigeants, l‘intersyndicale sera amenée à proposer aux salariés une série d’actions dans un délai extrêmement court. »