Une régulation des performances des aéronefs en termes d’émissions de CO2 est prête à voir le jour. Au début de la semaine, des experts de l’OACI ont recommandé à l’unanimité l’adoption de nouvelles mesures environnementales qui imposeraient une limitation allant jusqu’à 36% des rejets de dioxyde de carbone. En parallèle, une étude montre que le réchauffement climatique va avoir un impact sur les opérations, notamment entre l’Europe et l’Amérique du Nord avec l’accélération du courant-jet.
La régulation proposée par le CAEP (comité de la protection de l’environnement en aviation) couvrira toute la gamme des appareils utilisés dans l’aviation aujourd’hui et sera particulièrement stricte pour les appareils de plus de 60 tonnes. Par ailleurs, elle a pris en compte « de façon exhaustive toutes les considérations liées au réalisme des technologies, au potentiel de réduction des émissions et aux coûts. »
Le résultat est qu’elle propose d’imposer un objectif de réduction des émissions de CO2 de 36% aux appareils développés à partir de 2020 et de 33% aux modèles actuellement en service qui seront produits à partir de 2023. Enfin, une date butoir a été fixée à 2028 pour les avions non conformes, après quoi ils resteront cloués au sol.
« Ce processus vise en définitive à veiller à ce que l’entrée en service de la prochaine génération de types d’aéronefs s’accompagne de réductions garanties des émissions internationales de CO2 », a expliqué Olumuyiwa Benard Aliu, le président du conseil de l’OACI. Une démarche que les avionneurs ont déjà adoptée, leurs plus récents appareils (notamment les familles NEO/MAX) respectant déjà ces normes. La recommandation a toutefois été applaudie par les industriels, ainsi que par les Etats-Unis et la Commission européenne. La Maison Blanche estime ainsi que l’émission de 650 millions de tonnes de CO2 pourrait être évitée entre 2020 et 2024.
Il ne s’agit toutefois que de la première phase d’un accord plus global auquel travaille l’OACI, visant une croissance neutre de l’aviation à partir de 2020. Par ailleurs, il ne s’agit encore que d’une recommandation validée par des experts et qui doit donc être approuvée par le conseil de direction du CAEP. Une adoption formelle est attendue l’année prochaine.