Maintenant que la perspective d’une faillite du groupe Lufthansa commence à s’éloigner, sa restructuration va pouvoir progresser. Le deuxième volet du programme « ReNew », qui doit donner à Lufthansa les moyens de reprendre l’activité tout en assumant le poids du remboursement de son aide, a été dévoilé le 7 juillet. Dirigé par Detlef Kayser, il courra jusqu’en décembre 2023 et prévoit notamment la réduction de moitié des investissements en faveur de nouveaux appareils sur cette période.
Les compagnies du groupe ne devraient donc plus recevoir que 80 avions neufs au maximum durant les trois prochaines années. Cette mesure s’ajoute à la décision – déjà prise dans le premier volet du plan dévoilé en avril – de réduire la flotte totale d’une centaine d’appareils. Celle-ci va être rapidement mise en oeuvre désormais. En Allemagne, cela va notamment se traduire par la suppression des offres loisir à Francfort et Munich, la disparition de Germanwings et le retrait anticipé de 22 appareils (six A380, onze A320 et cinq 747-400), voire de certains A340-600. Austrian Airlines également va voir sa flotte réduite, avec le retrait de ses A319 et de trois de ses six 767.
La réduction de l’activité et de la flotte, inévitables face à l’ampleur de la crise et la lenteur de la reprise, va entraîner un surplus d’effectifs d’au moins 22 000 équivalents temps plein. Le groupe Lufthansa continue de vouloir éviter les licenciements et de souhaiter recourir davantage au travail partiel par exemple. Les négociations sont en cours avec les syndicats et seules celles menées avec UFO, un syndicat représentant le personnel navigant commercial, ont abouti.
D’autres mesures ont été ou vont être prises : la réduction du nombre des membres du conseil d’administration du groupe et de certaines de ses filiales, une réduction de 20% des postes de direction, la suppression d’un millier de postes administratifs dans la holding et l’accélération de la transformation de Lufthansa Airline en une société distincte.