Vu les difficultés particulièrement importantes de Norwegian depuis trois ans et leur aggravation brutale avec la survenue de la crise covid, l’activité long-courrier de la compagnie semblait déjà sur la sellette. Le conseil d’administration du groupe vient de confirmer son abandon. Un nouveau plan de restructuration a été présenté le 14 janvier, qui aspire à un retour aux sources du succès de la compagnie : le low-cost court-courrier.
« Notre réseau court courrier a toujours été le pilier de Norwegian et constituera la base d’un futur modèle économique résilient », a déclaré Jacob Schram, son PDG. La low-cost va ainsi porter toute son attention sur la desserte du réseau intérieur norvégien – le seul qui subsiste actuellement et desservi grâce à six 737 -, celle des pays nordiques et celle des grandes destinations européennes. Ceci avec une flotte de Boeing 737. Elle espère pouvoir en exploiter une cinquantaine en 2021 puis ajouter une vingtaine de plus en 2022 – elle exploitait 140 appareils avant la crise.
N’étant plus en mesure de desservir ses principaux marchés long-courrier (en tête desquels les Etats-Unis) en raison des restrictions sur les voyages et n’ayant aucune perspective sur l’amélioration de la demande en raison de l’ajout régulier de nouvelles mesures, la compagnie a jugé que l’activité n’était plus viable. « Ces opérations ne continueront pas », indique-t-elle. C’est ainsi un nouveau rêve de Bjorn Kjos, le fondateur du groupe, qui est enterré.
Les conséquences vont se faire sentir en France, au Royaume-Uni, en Italie et aux Etats-Unis, où Norwegian avait des bases pour ces opérations long-courrier. Les entités gérant l’emploi du personnel sur place seront mises en faillite. Quant aux Boeing 787, cloués au sol depuis mars 2020, ils ne voleront plus sous les couleurs de la compagnie.
Par ailleurs, la compagnie veut réduire massivement son endettement à 20 milliards de couronnes (contre 48,5 milliards fin septembre) et lever 4 à 5 milliards de couronnes, par l’émission de nouvelles actions en faveur des actionnaires actuels, par des placements privés et un instrument hybride. La compagnie s’est de nouveau rapprochée du gouvernement norvégien en vue d’une potentielle participation au plan. Celle-ci est désormais à l’étude, le gouvernement jugeant la demande différente de celle examinée (et rejetée) en novembre dernier.
Optimiste, Norwegian veut croire à un redressement rapide. « Sur la base d’hypothèses prudentes, tant en ce qui concerne la durée de la pandémie que les revenus, les coûts et les facteurs de charge, la société prévoit un EBITDA positif après la reconstruction en 2021 », indique-t-elle.