Les temps sont durs pour Qantas aussi et la compagnie a annoncé qu’elle suspendait au moins temporairement son projet Sunrise. « Ce n’est pas le moment, vu l’impact que le covid-19 a eu sur les voyages dans le monde. Nous n’allons certainement pas commander d’avions cette année », a déclaré Alan Joyce, le directeur général de la compagnie australienne.
Cette décision est difficile à prendre pour Qantas, qui s’était beaucoup impliquée dans le projet, qui consistait à mettre en place des vols sans escale au départ de Sydney et Melbourne vers Londres et New York notamment. Elle avait même réalisé trois vols d’essai avec des Boeing 787 – certes très peu remplis et avec des volontaires, lors de vols de livraison – pour étudier l’effet de vols si longs sur les équipages et les passagers.
C’est surtout une décision difficile à entendre pour Airbus, dont l’A350-1000 avait été choisi pour ces missions. Qantas devait initialement finaliser en mars une commande pour une douzaine d’appareils, qui devaient être retouchés pour allonger le rayon d’action et leur permettre de réaliser ces opérations très particulières – la masse maximale au décollage devait par exemple être légèrement augmentée pour permettre l’installation d’un réservoir additionnel.
Le premier appareil devait entrer en service en 2023. Mais la donne a complètement changé aujourd’hui et Alan Joyce a clairement indiqué que le groupe Qantas allait changer lui aussi. « Le Qantas de 2021 et et 2022 ne sera pas le même que le Qantas de 2019. »
A plus court terme, le groupe a étendu la suspension de ses opérations jusqu’à la fin du mois de juin – jusqu’à la fin du mois de juillet pour les vols internationaux. Il ne s’attend pas à ce que les niveaux pré-crise soient retrouvés avant plusieurs années sur les vols internationaux, à l’exception de ceux vers la Nouvelle-Zélande.
Alan Joyce assure toutefois que le niveau des liquidités du groupe est bon. Le groupe a réussi à obtenir un financement supplémentaire de 550 millions de dollars pour trois autres de ses Boeing 787-9 détenus à 100 %. Enfin, il s’attend à parvenir à atteindre un taux net d’utilisation de ses liquidités de 40 millions de dollars par semaine d’ici la fin juin 2020.