La part du groupe IAG détenue par Qatar Airways vient de franchir le seuil des 20%. La compagnie qatarie a en effet annoncé le 1er août qu’elle avait porté sa participation dans le groupe hispano-britannique à 20,01%. Elle souligne toujours que son intérêt est purement financier mais qu’il marque également son approbation envers la stratégie du groupe et reflète les liens commerciaux des deux parties.
Qatar Airways avait inauguré sa participation au capital d’IAG en janvier en en acquérant 9,99%. Mais la compagnie n’a cessé d’augmenter son poids depuis, passant à 12% puis 15,01% en mai et enfin 15,67% mi-juillet. Elle avait déjà indiqué que son implication était amenée à évoluer, voire à atteindre le niveau maximal de 49% fixé par la législation européenne. Cet objectif a toutefois été révisé avec les conséquences du Brexit, Akbar Al Baker ayant cette fois déclaré que Qatar Airways « n’avait pas l’intention d’accroître davantage sa participation hormis en cas de changement substantiel de la situation actuelle ».
IAG n’est pas la seule compagnie sur laquelle Qatar Airways a des vues. Elle a également annoncé en juillet qu’elle avait conclu un accord avec Alisarda qui prévoit une acquisition de 49% du capital de la compagnie italienne Meridiana. La transaction devrait être clôturée au début du mois d’octobre, sous réserve que les conditions imposées par Qatar Airways soient remplies. Celles-ci portent notamment sur une restructuration de la compagnie, qui devrait s’accompagner de licenciements.
Quelques jours auparavant, elle avait également fait part de son projet d’entrer au capital de LATAM, une partenaire au sein de oneworld au même titre qu’IAG. Ce projet doit être présenté le 2 septembre aux actionnaires de la compagnie latino-américaine et prévoit une prise de participation de 10% de la compagnie qatarie sous la forme d’une augmentation de capital d’ici le quatrième trimestre.
Qatar Airways a conclu l’année fiscale 2016 en quadruplant son bénéfice net à 393,5 millions d’euros. La compagnie a connu une augmentation de 4,2% de son chiffre d’affaires (8,75 milliards d’euros) et a vu son résultat opérationnel tripler (737,8 millions d’euros) et sa marge opérationnelle s’envoler de près de six points à 8,6%. Une réussite qu’elle attribue à la justesse de sa stratégie, qui a vu l’ouverture de treize lignes en 2015-2016, notamment une forte expansion aux Etats-Unis, parallèlement à un effort de productivité.
Pour 2017, la compagnie prévoit d’enrichir son réseau de dix-sept destinations. Si l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Océanie continuent de figurer en bonne place dans ses projets, elle reste également avec intérêt du côté de l’Afrique et de l’Inde, « les marchés au potentiel de croissance le plus important à court et moyen terme ».
Concernant les prix du carburant, elle reste prudente car elle estime que la baisse des dépenses engendrée par la baisse du prix du baril est moins importante que la perte de recettes qu’elle provoque, une part importante de son activité reposant sur les voyages d’affaires dans le secteur de l’énergie.