Quand American Airlines cherche à rassurer l’opinion publique sur la sécurité du 737 MAX en organisant des vols de démonstration, Ryanair n’hésite pas à afficher une confiance sans faille en l’avion. La compagnie a annoncé qu’elle avait signé une nouvelle commande auprès de Boeing portant sur l’acquisition de 75 appareils supplémentaires, du modèle 737-8200 (les 737 MAX 8 dans leur version haute densité de 200 places).
Ce contrat majeur porte à 210 le nombre de 737 MAX sur lesquels la low-cost irlandaise s’est engagée, des appareils ayant une valeur totale de 22 milliards de dollars au prix catalogue. Ces monocouloirs seront livrés à partir de 2021 et jusqu’à la fin de l’année 2024. A l’occasion d’une intervention lors de l’assemblée générale de l’ACI Europe mi-novembre, Michael O’Leary, le CEO du groupe Ryanair, avait précisé qu’il espérait recevoir ses premiers appareils pour le printemps et pouvoir s’en procurer jusqu’à une trentaine pour le programme estival – et au moins cinquante d’ici fin 2021. Il avait alors réaffirmé sa conviction que le 737 MAX serait un « game-changer ».
Initialement destiné à étendre ses opérations, les 737 MAX lui permettront de les reprendre de façon plus efficace. Michael O’Leary est en effet persuadé qu’il sera facile de faire revenir les passagers dans les avions en Europe une fois que les restrictions seront levées en stimulant le marché avec des tarifs bas. Ainsi, il estime retrouver le trafic de 2019 dès l’été 2022 mais avec des tarifs beaucoup plus faibles. Les 737 MAX 8200 sont censés l’aider à rendre cette politique viable, grâce à une capacité de huit sièges de plus que ces 737-800 actuels (ce qui la porte à 197 places) mais une consommation de carburant réduite de 16%. Les premiers remplaceront des 737-800 parmi les plus anciens, actuellement cloués au sol en raison de la crise liée à la pandémie.
Ryanair souligne que l’accord avec Boeing inclut une révision du calendrier de livraisons et des compensations pour les coûts occasionnés par le report des livraisons avant la crise, en raison de l’immobilisation de la flotte mondiale. Pour rassurer ses passagers, elle souligne que ce sera l’avion « le plus surveillé de l’histoire de l’aviation ». La low-cost travaille désormais avec l’EASA, Boeing et ses pilotes pour pouvoir faire certifier ses appareils et former ses équipages.
Le 737 MAX est resté immobilisé depuis mars 2019 mais, sous l’injonction des autorités de sécurité de l’aviation civile, Boeing a mis au point plusieurs correctifs logiciels et structurels, a révisé sa documentation et la formation des équipages, ce qui lui a permis de décrocher la certification de la FAA pour l’appareil mis à jour le 20 novembre. L’EASA a publié une proposition de directive de navigabilité la semaine dernière, qui pourrait permettre d’adopter une directive de navigabilité définitive en janvier.