Ryanair a connu un troisième trimestre un petit peu plus difficile que prévu. La low-cost irlandaise a indiqué le 6 février que le Brexit, la faiblesse de la livre et le contexte sécuritaire continuaient d’avoir un impact sur ses tarifs et sur ses résultats. Ryanair a ainsi enregistré une baisse de 8% de son résultat net à 95 millions d’euros.
Mais sa bonne santé est loin d’être en péril. Le chiffre d’affaires est resté stable, avec une légère augmentation de 1% à 1,34 milliard d’euros, malgré cette baisse de 17% des tarifs (à 33 euros le prix moyen du billet). Le nombre de passagers a augmenté de 16% par rapport à 2015 et la marge s’est certes érodée d’un point mais reste très confortable pour le secteur à 7%. Cela a été permis notamment par une importante baisse des coûts de 12%, entraînée par la baisse du carburant mais pas uniquement puisque sans compter ce poste particulier les coûts restent en baisse de 6% par rapport à l’année dernière.
Ryanair souligne que la tendance reste à la surcapacité en Europe, effet auquel elle a largement participé avec cinq ouvertures de bases et l’inauguration de 95 nouvelles routes, au même titre que ses concurrentes. D’où la baisse des tarifs. Celle-ci devrait se poursuivre au quatrième trimestre et en 2018, car le contexte économique, politique et sécuritaire reste très incertain. La perspective d’un « hard Brexit » continue de présenter un défi en raison de la volatilité de la livre et la morosité qu’elle entraîne dans toute l’Europe. La compagnie maintient donc qu’elle limitera sa croissance au Royaume-Uni au profit d’autres marchés en Europe.
Elle a également appelé le gouvernement allemand à ne pas fermer Tegel lorsque le nouvel aéroport de Berlin ouvrira, pour éviter une réduction des capacités d’accueil (qui deviendraient inférieures à celles de Dublin) et une augmentation des tarifs. Un sujet qui lui tient à coeur puisqu’elle compte bien profiter des difficultés d’Air Berlin pour se renforcer en Allemagne. En parallèle, elle a déposé plainte contre le rapprochement de Lufthansa et Air Berlin, qu’elle voit comme la création d’un duopole.
En conclusion, Ryanair reste prudente dans ses prévisions pour l’année complète même si elle maintient son objectif de bénéfice annuel compris entre 1,3 et 1,35 milliard d’euros. Les vacances de Pâques étant décalées à avril, elles n’auront pas leur effet bénéfique sur le quatrième trimestre et les yields sur cette période devraient chuter de 15% par rapport à ceux de l’année dernière. Ceci sera compensé par la baisse des coûts. A plus long terme, Ryanair ne voit pas de grande modification du contexte pour 2018 en termes de niveau de tarifs.