Certains passagers ont déjà pu se familiariser avec les lunettes de cinéma immersif de Skylights lors des phases de test de diverses compagnies aériennes. Désormais, le Skylights Theater va pouvoir être déployé à plus grande échelle. Le produit a été validé par les passagers, les services associés sont rôdés et Skylights a donc profité du salon Aircraft Interiors de Hambourg pour le lancer officiellement.
La création des lunettes répond à une grande ambition : « donner envie aux gens de rester dans l’avion », explique Laurence Fornari, la directrice commerciale de Skylights. « Parallèlement, nous vivons une grande avancée technologique avec les micro-écrans. Ces deux données peuvent se combiner dans une réalité. » En effet, avec Skylights Theater, la start-up française propose aux passagers des lunettes qui couvrent intégralement le camp de vision et dans lesquelles ils peuvent visionner des films en HD (720p), en 2D ou en 3D – le grand atout du produit. La perception est similaire à celle en cinéma, avec le film projeté sur un écran et le reste du champ de vision plongé dans le noir, mais sans le voisin qui mange du pop-corn ou allume son portable. « C’est une vraie expérience de cinéma, pas de la réalité virtuelle ni une vision à 360°. »
Selon Laurence Fornari, le cadre proposé par l’avion annihile le désagrément que pourrait représenter le port de lunettes. « C’est le premier endroit où on peut inciter les gens à tester quelque chose sur les yeux. Ils sont mal installés et n’ont rien d’autre à faire. » Côté compagnie, elles ne sont pas vues comme une concurrence à l’écran mais comme un moyen de se différencier et de générer des recettes auxiliaires. Celles avec qui Skylights travaille envisagent de les proposer à la montée dans l’avion plutôt qu’en pré-réservation, l’achat étant « assez impulsif ».
Un choix maximal de programmes pour une gêne minimale pour compagnies et passagers
Plusieurs versions de Skylights Theater ont déjà vu le jour et ont pu être rapidement testées – notamment grâce au soutien d’Air France. La version lancée aujourd’hui est dotée d’une batterie de six heures. Chaque système de lunettes est autonome, c’est-à-dire qu’il a en mémoire le choix de films, séries et documentaires disponibles (une trentaine). Skylights a conclu des partenariats privilégiés avec Fox et Dreamworks pour avoir accès à leur catalogue et a réussi à s’entendre avec plusieurs studios pour bénéficier de la diffusion avancée des oeuvres. « L’offre est packagée, la compagnie n’a rien à faire. Mais nous pouvons aussi être très flexibles au niveau des contenus : nous sommes en discussion avec des compagnies du Golfe qui veulent mettre leur catalogue. »
En ce qui concerne le côté physique, « nous avons choisi le parti pris de la légèreté », et de fait, le Skylights Theater ne pèse que 250 grammes. Mais ce choix a un inconvénient : les lunettes de vue des passagers ne rentrent pas. Un inconvénient minime car la vision n’est pas du tout dégradée, sauf pour les passagers très myopes ou très astigmates.
L’organisation et l’entretien est également pris en charge par Skylights, qui peut travailler à la fois avec la compagnie et son partenaire pour les services au sol, afin de gérer au mieux la recharge de la batterie, l’installation des films, le nettoyage… Les lunettes sont considérées comme un produit similaire aux tablettes et même si le fait d’avoir le regard totalement couvert peut susciter des inquiétudes concernant la réactivité de l’utilisateur en cas de situation d’urgence, elles restent complètement détachées des systèmes de l’avion et l’équipage n’a aucun contrôle dessus. Toutefois, une possibilité à venir est d’intégrer les annonces compagnie.
Les prochaines évolutions du Skylights Theater sont en effet déjà en route. Les lunettes « intègrent un système de connexion en wifi mais il n’est pas actif pour une question de batterie. C’est en revanche prévu pour la prochaine version », révèle Laurence Fornari. Attendue pour 2017, elle devrait également intégrer le casque audio.