South African Airways doit changer. Après avoir rajeuni sa flotte avec des Airbus A330 et A350, la compagnie, au bord de la faillite, a annoncé la mise en vente de neuf de ses seize A340 – cinq A340-300 et quatre A340-600. Elle va également chercher à se séparer de quinze moteurs de rechange et de quatre groupes auxiliaires de puissance (APU).
Zuks Ramasia, l’actuelle directrice générale de SAA, indique que la vente de ces actifs était devenue impérieuse depuis l’arrivée des A350 – deux issus de la flotte de Hainan Airlines et deux initialement attendus par Air Mauritius – pour garantir la meilleure expérience possible au passager. En revanche, elle assure que cette mesure n’a rien à voir avec les difficultés actuelles de la compagnie et qu’elle était planifiée de longue date.
« Nous avions envisagé depuis longtemps de remplacer nos quadrimoteurs avec des avions de nouvelle génération et plus efficaces. […] Quand nous avons reçu cinq A330-300 fin 2017 – début 2018, nous prévoyions déjà de retirer cinq A340 mais, en raison du calendrier de maintenance de la flotte, leur départ a été retardé. Il est temps maintenant », commente-t-elle.
Mais la situation dans laquelle se trouve SAA aujourd’hui rend indispensable toute entrée rapide d’argent frais. D’ailleurs, la date limite pour présenter une offre a été fixée au 30 janvier. SAA vient en effet d’obtenir une promesse d’aide de 4 milliards de rands (280 millions de dollars) de la part du gouvernement et d’organismes prêteurs pour sauver la compagnie de la faillite, en échange d’un lourd plan de restructuration. La moitié de la somme a été versée – et dépensée – mais le gouvernement sud-africain tarde à honorer sa promesse, mettant en danger le versement des salaires et le maintien de la totalité des opérations dans les semaines à venir.
N’ayant pas enregistré le moindre bénéfice depuis 2011, plombée par une mauvaise gestion aggravée par la valse des dirigeants et par la corruption, SAA croule aujourd’hui sous une dette de plus de 620 millions de dollars.