Après avoir dû se résoudre à la privatisation de TAP Portugal en novembre, le gouvernement portugais s’est battu pour faire revenir la compagnie dans son giron. Au terme de négociations difficiles, le Premier ministre Antonio Costa a annoncé le 5 février que l’Etat avait conclu un protocole d’accord avec Atlantic Gateway lui permettant d’en reprendre le contrôle.
L’accord prévoit que l’Etat verse 1,9 million d’euros pour porter sa participation à 50% de la compagnie, contre 34% actuellement. Il s’agira là de la participation maximale à laquelle il peut prétendre. Le consortium Atlantic Gateway conservera une part minimale de 45% et les employés entre 0 et 5%. Par ailleurs, l’Etat pourra choisir six des douze membres du directoire et en nommera le président.
En revanche, le gouvernement s’est engagé à ne pas intervenir dans la gestion au quotidien de la compagnie, qui restera la prérogative du consortium composé du fondateur d’Azul David Neeleman et de l’homme d’affaires portugais Humberto Pedrosa. Celui-ci a d’ailleurs déclaré que « ce qui compte, c’est que la gestion privée et le plan stratégique sont garantis et que cet accord contribue au renforcement de TAP », soulignant ainsi que les droits gagnés par le consortium lors du rachat sont maintenus, ainsi que les projets annoncés depuis.
Atlantic Gateway a notamment annoncé une commande de 53 appareils, A330-900 (qui remplacent les A350 acquis en 2007), A320neo et A321neo. Par ailleurs, Portugalia a été renommée TAP Express, un changement de nom qui s’accompagne d’un remaniement du réseau et d’un renouvellement complet et rapide de la flotte, dont les ATR, ERJ-145 et Fokker 100 seront remplacés par des ATR 72-600 et ERJ 190 neufs, issus des commandes passées pour Azul.
Le consortium avait réussi à acquérir TAP le 12 novembre 2015 à la suite d’une privatisation mouvementée. Le gouvernement (de droite) qui l’avait menée à son terme s’était fait renverser le 11 novembre par une coalition de gauche farouchement opposée au projet mais avait réussi à conclure in extremis l’accord avec Atlantic Gateway en s’appuyant sur la menace de faillite imminente qui pesait sur la compagnie. Mais le nouveau gouvernement ne s’est pas résolu à s’en séparer : « les avions de TAP sont nos caravelles d’il y a 500 ans et c’est pourquoi nous devons nous assurer que ce qui est temporaire sur dix ans sera pérenne sur trente ans », a commenté Antonio Costa.