Même déficitaire, Transavia reste le levier principal de croissance du groupe en termes de réseau. Lors de la présentation des résultats annuels d’Air France-KLM le 18 février, le groupe a confirmé sa mission de conquête du marché loisir européen. Une conquête qui devrait encore se faire à perte en 2016.
En 2015, Transavia a en effet enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 4,1% à 1,1 milliard d’euros. En revanche, son résultat d’exploitation est resté stable, en déficit de 35 millions d’euros. Air France-KLM a refusé de s’avancer sur les résultats de sa filiale en 2016 mais n’attend toujours l’équilibre que pour 2017.
En termes de capacités, les chiffres sont plus avantageux pour le groupe. En 2015, elle a globalement augmenté de 5,3%, pour une hausse du trafic de 5,4%. Les différences entre Transavia France et Transavia Pays-Bas restent très contrastées : la première, en développement accéléré, a enregistré une croissance de 24,6% de son offre tandis que la seconde, toujours en transformation d’un modèle majoritairement charter vers un modèle low-cost, a vu ses capacités diminuer. En revanche, sa rentabilité s’est améliorée.
Autre fait marquant en 2015, Transavia France a été très touchée par l’instabilité en Afrique du Nord, et principalement en Tunisie, qui représente 30% de son activité. Elle a été contrainte de réorienter son réseau, ce qui « a coûté un retard en recette unitaire mais limité l’impact sur les coûts. », indique Alexandre de Juniac, le PDG d’Air France-KLM. Sur l’année, la recette unitaire est tombée de 1,6%.
En 2016, Transavia devrait enregistrer une croissance de ses capacités de 15%, avec une hausse de 20% pour la seule partie France, qui intègrera cinq appareils neufs sur la période.
Une base à Munich en mars
Transavia se prépare activement à mettre en oeuvre un projet de Transavia Europe, même s’il a été amendé par rapport à celui qui était envisagé en 2014. Au mois de mars, Transavia Pays-Bas inaugurera la première base de la low-cost hors des Pays-Bas et de France. Quatre 737-800 seront stationnés à Munich, d’où ils desserviront dix-huit destinations avec 101 vols hebdomadaires. L’activité sera gérée aux Pays-Bas et réalisée avec des équipages sous contrat de droit allemand.
« Si la base de Munich est un succès, nous pourrions ouvrir une quatrième base », indique Frédéric Gagey, le PDG d’Air France. « Le plan, c’est que Transavia France puisse aussi ouvrir des bases européennes, qu’elle gèrerait. Mais il faut un accord avec le personnel », a ajouté Alexandre de Juniac.