Dans son nouveau bilan sur la crise covid, l’IATA a fait le point sur l’état du trafic au mois de mai. Celui-ci montre de légers signes de reprise après avoir touché le fond au mois d’avril. Mais avec une chute de 91,3% par rapport à mai 2019, son niveau reste très préoccupant. Les frémissements traduisent la très lente croissance du trafic domestique au niveau mondial, principalement en Chine, tandis que le secteur international reste immobilisé.
L’IATA constate que la reprise en mai est beaucoup moins importante que le rebond des économies nationales et de la confiance des investisseurs. Ceci est notamment dû à la fermeture des frontières partout dans le monde, qui réduit le trafic international essentiellement aux vols de rapatriement. En revanche, le marché intérieur chinois continue de montrer des signes encourageants, son niveau atteignant la moitié de celui de l’année dernière après être tombé à – 80%. Le marché américain repart également à la hausse mais avec un décalage, tout en restant inférieur de 89,9% à son niveau de 2019.
Ces sursauts sont tout de même à tempérer : l’IATA rappelle que les coefficients de remplissage sont toujours autour de 50% (avec de fortes disparités selon les régions, le remplissage étant à 7% en Afrique et 68,8% en Chine), trop peu pour que les vols soient rentables. Par ailleurs, si la confiance des entreprises est en hausse, les voyages d’affaires ne vont pas reprendre tout de suite, et la confiance des consommateurs est toujours très faible, ce qui est de mauvais augure pour les voyages loisirs.
Les cas de covid repartant eux aussi à la hausse, les réservations pourraient ralentir. Leur tendance semble meilleure en juin qu’en mai mais un léger fléchissement a eu lieu dans la deuxième moitié du mois, qui coïncide avec les nouveaux cas détectés en Chine. La hausse continue des cas dans les pays émergents (hors Chine) et aux Etats-Unis, soit sur des marchés qui représentaient 37% du trafic de 2019, fait peser une menace sur les perspectives. Le niveau de trafic mondial pourrait ainsi être inférieur de 53% en décembre 2020 par rapport à décembre 2019 si ces marchés restaient fermés.