L’instabilité qui règne au Moyen-Orient a sévèrement touché Turkish Airlines. Le bilan de la compagnie sur le premier trimestre de l’année est lourd : avec un chiffre d’affaires en recul de 1,4% à 2,188 milliards de dollars, la compagnie voit son résultat net s’effondrer à 421 millions de dollars de pertes (elle était bénéficiaire de 153 millions de dollars l’année dernière).
Alors que ses capacités n’ont cessé d’augmenter (+19% sur le trimestre), la demande n’a elle cessé de diminuer en raison de l’insécurité. Le coefficient de remplissage perd trois points à 74% sous l’effet de la baisse de la demande internationale.
Alors que le premier trimestre est traditionnellement le plus faible pour les compagnies aériennes, celui-ci a été marqué par les attentats en Europe mais aussi de nombreuses attaques à l’intérieur même de la Turquie. A cela s’ajoutent des tensions avec la Russie qui perdurent depuis que la Turquie a abattu un Sukhoi Su-24 russe et ont provoqué une désertion des touristes. Le trafic à destination du pays est donc sous pression, de nombreuses annulations sont survenues pour des vols vers l’Europe en provenance de la Chine et du Japon et la demande a faibli de la part des pays producteurs de pétrole.
Pourtant, la compagnie ne remet pas ses plans de croissance en question. Elle a annoncé au début du mois qu’elle allait mettre en service six 777-300ER et vingt 737-800 en 2016 et poursuit aujourd’hui en prévoyant une hausse de ses capacités de 16% au deuxième trimestre puis de 20% au second semestre. Ceci tout en indiquant que les réservations sur les semaines à venir montraient un maintien de la tendance, avec une demande faible entre l’Europe et l’Asie et une pression sur les yields à change constant qui ne semble pas vouloir se relâcher avant le second semestre. Mais elle voit également des signes encourageants en Europe de l’est, aux Etats-Unis et en Afrique, où elle envisage de participer au lancement d’Air Sénégal.