C’est la fin pour XL Airways. La compagnie française a annoncé le 30 septembre qu’elle suspendait ses opérations : « en grande difficulté économique, XL Airways se voit malheureusement dans l’obligation de suspendre tous ses vols à compter du 30 septembre 2019 à 15H00 locale Paris jusqu’au jeudi 3 octobre inclus. » Elle attend désormais une décision du tribunal de Bobigny sur ses opportunités de reprise d’ici le 2 octobre.
Mais sa direction comme ses employés ne se font plus d’illusion. Après s’être battu avec l’énergie du désespoir ces derniers jours pour réveiller d’éventuels repreneurs, Laurent Magnin, son PDG, a confié son impuissance à Tourmag : « on jette l’éponge ». « Nous n’avons pas été en mesure de trouver l’investisseur capable d’accompagner la continuité et le développement de notre business model », indique la compagnie dans un communiqué.
En effet, elle n’avait besoin que de 35 millions d’euros pour être relancée et poursuivre son plan de redressement mais le tribunal de Bobigny n’a reçu que des marques d’intérêt en une semaine et aucune offre ferme. Son avocat avait déclaré samedi qu’il était trop tôt pour savoir si elles pourraient aboutir ; XL Airways semble ne plus vouloir y croire, d’autant que Ben Smith, le directeur général d’Air France-KLM, a balayé d’un revers de la main tous ses appels à l’aide.
La compagnie rappelle qu’elle a transporté 30 millions de personnes en 24 ans. Elle estime également être la compagnie française la plus attaquée par les concurrents étrangers – et notamment Norwegian dont Laurent Magnin a régulièrement dénoncé la concurrence déloyale. « Il est désormais évident que nous nous ne pouvons plus lutter avec les moyens qui sont les nôtres. »
La compagnie espère désormais que son exemple et celui d’Aigle Azur, symboles de « la souffrance du pavillon français », fera se mobiliser tous les acteurs français, politiques et industriels pour le renforcer.